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Comment gagner la bataille de la réindustrialisation ?  Regards croisés ...

Comment gagner la bataille de la réindustrialisation ?  Regards croisés entre territoires, industriels et habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes

17 Septembre 2024

Temps de lecture : 6min

Grenoble, le 17 septembre 2024 – Bpifrance Le Lab dévoilait le 15 mai dernier les résultats d’une étude d’une ampleur inédite sur la réindustrialisation, combinant projections économiques d’ici 2035, cartographie du potentiel industriel des territoires, perceptions croisées de citoyens et d’industriels, et analyse des stratégies de croissance des industriels. Après cette étude nationale, Bpifrance Le Lab décline son approche pour 12 régions (toutes les régions métropolitaines hors Corse). L’Auvergne-Rhône-Alpes fait l’objet de la première publication régionale, en parallèle du « Tour de France de nos industries », qui fait étape à Grenoble ce jour, après son lancement le 12 juin à Lyon.

L’Auvergne-Rhône-Alpes représente 16% de la valeur ajoutée industrielle totale de la France en 2021.

La région Auvergne-Rhône-Alpes, par son poids considérable dans le tissu industriel français, a un rôle important à jouer vis-à-vis de l’ambition nationale de réindustrialisation.

Plusieurs baromètres l’illustrent. Selon celui d’EY sur l’Attractivité de la France, la région capte 14% des Investissements Directs Etrangers (IDE) accueillis par le pays en 2023, soit 167 IDE, comme Haupt Pharma dans la pharmacie à Livron ou Iveco Group dans le transport vert à Annonay. Dans le baromètre industriel de la DGE, 73 ouvertures nettes de sites industriels ont été observées en 2023, parmi lesquelles Paprec dans la gestion des déchets à Clermont-Ferrand, et Soitec dans les semi-conducteurs à Bernin. En outre, d’après l’Observatoire des startups industrielles, 454 start-ups industrielles ont choisi d’implanter leur siège en AURA en 2023, soit 18% des sièges des 2523 start-up industrielles françaises.

L’Auvergne-Rhône-Alpes compte 36 zones d’emploi, aux atouts variés.

La région se distingue par de larges zones foncières (495 Ha de sites clé en main contre 235 en moyenne par région). Elle est particulièrement pourvue en infrastructures : elle est traversée par des axes autoroutiers majeurs comme l’A7 (Lyon-Marseille), l’A6 (Paris-Lyon), ou encore l’A40 (Mâcon-Passy allant en Suisse) qui facilitent l'acheminement de marchandises industrielles. L’aéroport de Lyon-Saint Exupéry et la concentration d’axes fluviaux font de la région une plateforme multimodale stratégique pour la logistique.

Quant à son écosystème industriel, la région se distingue particulièrement par un taux d’emplois industriels plus important que la moyenne nationale (sur 100 emplois salariés en Auvergne-Rhône Alpes, 18 sont industriels, contre 16 pour la moyenne nationale). Elle occupe la première place nationale en termes de grands sites industriels : 17 parmi les 100 plus grandes usines françaises. 12 pôles d’excellence sont répartis sur la région (contre en moyenne 7 pôles d’excellence par région). Enfin, en moyenne 62% des zones d’emploi de la région sont couvertes par le dispositif Territoires d’Industrie.

En termes de compétences, la région fait partie de celles qui forment le plus aux carrières de l’industrie. En 2022, les écoles de son territoire forment 8 110 élèves en dernière année de cursus en voie professionnelle ou BTS dans des formations liées à l'industrie, représentant 11% des talents industriels français, notamment grâce aux IUT offrant des formations spécialisées (logistique et gestion de production industrielle, science des matériaux, compétences pratiques en mécanique, qualité, maintenance industrielle).

Enfin, la région figure parmi les plus résilientes aux catastrophes naturelles craintes par les industriels, mais cette résilience est hétérogène selon les zones d’emploi. Et son solde migratoire illustre à lui seul la qualité de vie qu’y trouvent les habitants : le solde entre les arrivées et les départs entre 2014 et 2020 s’élève à +43 000 personnes, contre une moyenne par région de + 15 900.

Que pensent les 316 industriels et 567 habitants de la région ayant répondu à l’enquête ?

Sur les 2 828 industriels ayant répondu à l’enquête sur leur vision de la réindustrialisation et sur leurs projets industriels, 316 sont implantés en Auvergne-Rhône-Alpes. Sur les 5 000 citoyens français interrogés sur la réindustrialisation en France et ses implications, 567 habitent la région.

Dirigeants industriels et habitants partagent la même opinion de l’empreinte industrielle de leur territoire. 38% des industriels de la région pensent que l’industrie continue de jouer un rôle majeur dans leur territoire (contre 27% en moyenne nationale), et 44% estiment que l’industrie de leur territoire s’est affaiblie mais reste solide dans des secteurs d’activités clés (contre 39% en moyenne nationale). Pour les citoyens, 21% partagent ce rôle majeur (contre 18% en national), et 34% partagent cet affaiblissement relatif (contre 27% en national).

Les trois secteurs industriels les plus acceptés dans la commune d’habitation des répondants de la région sont la pharmacie, le textile et l’agroalimentaire (pas de spécificité régionale).

88% des industriels implantés en Auvergne-Rhône-Alpes se déclarent attachés à leur territoire.

Cet attachement trouve en partie sa source dans l’histoire personnelle des dirigeants avec le territoire. 53% y ont grandi. Ils démontrent leur attachement en privilégiant, dans leurs projets de développement, une implantation à proximité de leur usine, plutôt qu’un déménagement ailleurs en France.

68% prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires dans les trois ans à venir. Pour une large majorité d’entre eux (62%), cette croissance se traduirait par une nouvelle implantation.

Lorsqu’ils ont un projet de nouvelle implantation, les industriels anticipent d’abord une extension de site (citée par 34%) et dans une moindre mesure une création de site (13%), un déménagement (8%), une création d’une installation à l’étranger (5%), une relocalisation (3%) ou une délocalisation (3%).

Sur les 316 industriels sondés en AURA, 157 ont exprimé avoir le projet d’une nouvelle implantation en France, dont 84 estiment avoir un besoin foncier inférieur à 2 Ha. Les 3 filières les plus représentées sont les mines et métallurgie, la chimie et matériaux, et l’agroalimentaire.

Méthodologie de l’étude :

  • Un cadrage macroéconomique
  • Un travail en chambre, challengé par le Copil et des industriels, pour mesurer – à partir d’une trentaine d’indicateurs – le potentiel de développement industriel des territoires et sa cartographie par zones d’emploi françaises
  • Plus de 200 personnes interviewées :
    • Dans le cadre de rencontres dans 4 territoires choisis pour leurs caractéristiques industrielles, rassemblant représentants de l’Etat, des Régions, des EPCI, et des industriels, : Figeac le 23 février 2024, Valenciennes le 18 mars, Châteauroux le 27 mars et Besançon le 5 avril. Pour ces rencontres, nous avons été accompagnés par les cabinets Ernst&Young, et Compagnum.
    • Dans le cadre d’entretiens réalisés auprès de dirigeants industriels, d’acteurs locaux et d’élus, de chercheurs, d’acteurs de la formation et d’experts de l’industrie.
  • Une enquête menée du 15 janvier au 22 mars 2024 auprès de 2828 dirigeants d’entreprises industrielles. Nous avons interrogé les 30 000 unités légales (en excluant les entreprises ayant moins de 10 salariés), ce sont donc les directeurs de site qui nous ont répondu. Dans ces 2828 répondants :
    • 8% de start-up industrielles,
    • 57% de PME ayant moins de 10 millions d’euros de CA,
    • 23% de PME ayant entre 10 et 50 millions d’euros de CA
    • 10% d’ETI
    • 0,7% de grandes entreprises (soit 20 des 81 grandes entreprises du secteur de l’industrie manufacturière en France).
  • Une enquête menée du 14 décembre 2023 au 13 février 2024 auprès d’un échantillon de 5000 citoyens français, représentatif selon le genre, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle et la région. Il est complété par des sur-échantillons sur 49 zones d’emploi spécifiques sur les 306 au total en France métropolitaine (à proximité de sites SEVESO par exemple), représentant 4400 répondants supplémentaires. Cette enquête a été réalisée par Potloc.

Retrouvez l’intégralité de l’étude ici

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