Salle de presse Actualités

COMMENT GAGNER LA BATAILLE DE LA RÉINDUSTRIALISATION ? REGARDS CROISÉS ENTRE ...

COMMENT GAGNER LA BATAILLE DE LA RÉINDUSTRIALISATION ? REGARDS CROISÉS ENTRE TERRITOIRES, INDUSTRIELS ET HABITANTS DE LA RÉGION AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

14 Novembre 2024

Temps de lecture : 8min

Paris, le 14 novembre 2024 – Bpifrance Le Lab dévoilait le 15 mai dernier les résultats d’une étude d’une ampleur inédite sur la réindustrialisation, combinant projections économiques d’ici 2035, cartographie du potentiel industriel des territoires, perceptions croisées de citoyens et d’industriels, et analyse des stratégies de croissance des industriels. Après cette étude nationale, Bpifrance Le Lab décline son approche pour 12 régions (toutes les régions métropolitaines hors Corse). L’Auvergne-Rhône-Alpes fait ainsi l’objet d’une publication régionale à l’occasion de la Semaine de l’Industrie.

 

L’Auvergne-Rhône-Alpes représente 16% de la valeur ajoutée industrielle totale de la France en 2021.

La région Auvergne-Rhône-Alpes, par son poids considérable dans le tissu industriel français, a un rôle important à jouer vis-à-vis de l’ambition nationale de réindustrialisation.

Plusieurs baromètres l’illustrent. Selon celui d’EY sur l’Attractivité de la France, la région capte 14% des Investissements Directs Etrangers (IDE) accueillis par le pays en 2023, soit 167 IDE, comme Haupt Pharma dans la pharmacie à Livron ou Iveco Group dans le transport vert à Annonay. Dans le baromètre industriel de la DGE, 73 ouvertures nettes de sites industriels ont été observées en 2023, parmi lesquelles Paprec dans la gestion des déchets à Clermont-Ferrand, et Soitec dans les semi-conducteurs à Bernin. En outre, d’après l’Observatoire des startups et PME industrielles, 454 start-ups industrielles ont leur siège en AURA en 2023, soit 18% des sièges des 2523 start-up industrielles françaises.

 

L’Auvergne-Rhône-Alpes compte 36 zones d’emploi, aux atouts variés.

La région se distingue par de larges zones foncières (495 Ha de sites clé en main contre 235 en moyenne par région). Elle est particulièrement pourvue en infrastructures : elle est traversée par des axes autoroutiers majeurs comme l’A7 (Lyon-Marseille), l’A6 (Paris-Lyon), ou encore l’A40 (Mâcon-Passy allant en Suisse) qui facilitent l'acheminement de marchandises industrielles. L’aéroport de Lyon-Saint Exupéry et la concentration d’axes fluviaux font de la région une plateforme multimodale stratégique pour la logistique.

Quant à son écosystème industriel, la région se distingue particulièrement par un taux d’emploi industriel plus important que la moyenne nationale. Elle occupe la première place nationale en termes de grands sites industriels : 17 parmi les 100 plus grandes usines françaises. 12 pôles d’excellence sont répartis sur la région (contre en moyenne 7 pôles d’excellence par région). Enfin, en moyenne 62% des zones d’emploi de la région sont couvertes par le dispositif Territoires d’Industrie.

En termes de compétences, la région fait partie de celles qui forment le plus aux carrières de l’industrie. En 2022, les écoles de son territoire forment 8 110 élèves en dernière année de cursus en voie professionnelle ou BTS dans des formations liées à l'industrie, représentant 11% des talents industriels français, notamment grâce aux IUT offrant des formations spécialisées (logistique et gestion de production industrielle, science des matériaux, compétences pratiques en mécanique, qualité, maintenance industrielle).

Enfin, la région figure parmi les plus résilientes aux catastrophes naturelles craintes par les industriels, mais cette résilience est hétérogène selon les zones d’emploi. Et son solde migratoire illustre à lui seul la qualité de vie qu’y trouvent les habitants : le solde entre les arrivées et les départs entre 2014 et 2020 s’élève à +43 000 personnes, contre une moyenne par région de + 15 900.

 

Que pensent les 316 industriels et 567 habitants de la région ayant répondu à l’enquête ?

Sur les 2 828 industriels ayant répondu à l’enquête sur leur vision de la réindustrialisation et sur leurs projets industriels, 316 sont implantés en Auvergne-Rhône-Alpes. Sur les 5 000 citoyens français interrogés sur la réindustrialisation en France et ses implications, 567 habitent la région.

 

Dirigeants industriels et habitants partagent la même opinion de l’empreinte industrielle de leur territoire. 38% des industriels de la région pensent que l’industrie continue de jouer un rôle majeur dans leur territoire (contre 27% en moyenne nationale), et 44% estiment que l’industrie de leur territoire s’est affaiblie mais reste solide dans des secteurs d’activités clés (contre 39% en moyenne nationale). Pour les citoyens, 21% partagent ce rôle majeur (contre 18% en national), et 34% partagent cet affaiblissement relatif (contre 27% en national).

Les trois secteurs industriels les plus acceptés dans la commune d’habitation des répondants de la région sont la pharmacie, le textile et l’agroalimentaire (pas de spécificité régionale).

 

88% des industriels implantés en Auvergne-Rhône-Alpes se déclarent attachés à leur territoire.

Cet attachement trouve en partie sa source dans l’histoire personnelle des dirigeants avec le territoire. 53% y ont grandi. Ils démontrent leur attachement en privilégiant, dans leurs projets de développement, une implantation à proximité de leur usine, plutôt qu’un déménagement ailleurs en France.

68% prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires dans les trois ans à venir. Pour une large majorité d’entre eux (62%), cette croissance se traduirait par une nouvelle implantation.

Lorsqu’ils ont un projet de nouvelle implantation, les industriels sondés anticipent d’abord une extension de site (citée par 34%) et dans une moindre mesure une création de site (13%), un déménagement (8%), une création d’une installation à l’étranger (5%), une relocalisation (3%) et une délocalisation (3%).

Sur les 316 industriels sondés en AURA, 157 ont exprimé avoir le projet d’une nouvelle implantation en France, dont 84 estiment avoir un besoin foncier inférieur à 2 Ha. Les 3 filières les plus représentées sont les mines et métallurgie, la chimie et matériaux, et l’agroalimentaire.

 

« L’industrie a profondément marqué le territoire français et ses paysages, et va continuer de le faire. Mais cette industrie qui se renouvelle en profondeur, en se décarbonant, en répondant aux nouveaux besoins, regarde de nouveaux critères au moment de choisir son implantation. La sobriété foncière et la pénurie structurelle de compétences en particulier modifient le rapport aux territoires. Et contrairement à une idée reçue, tous ont du potentiel : certains peuvent et souhaitent attirer de grands projets, d'autres s'appuient sur le tissu de leurs PME locales, d’autres encore se découvrent des atouts industriels parce qu’ils proposent un cadre de vie attractif. La mobilisation de ces atouts et la constance dans les stratégies menées en faveur de l’industrie conditionnent la poursuite du mouvement de réindustrialisation pour atteindre 12 points de PIB en 2035. » déclare Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance.

 

Fabrice PANNEKOUCKE, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

« Nous allons poursuivre et intensifier nos efforts pour rendre Auvergne-Rhône-Alpes toujours plus attractive, en mettant en place des conditions favorables à l'innovation, à la formation des compétences locales et au développement économique. Nous continuerons sur cette voie pour affirmer notre Région comme un moteur de la réindustrialisation en France et un modèle pour un développement industriel responsable ».

 

« L’industrie a toujours été au cœur du développement économique de la région Auvergne-Rhône-Alpes et l’étude menée par Bpifrance Le Lab vient confirmer le rôle central que nous jouons dans l’industrie française. Elle souligne la force de notre tissu industriel diversifié et la concentration d’emplois qui font d’Auvergne-Rhône-Alpes la première région industrielle de France.

À l’horizon 2035, notre ambition est claire : faire d’Auvergne-Rhône-Alpes un pôle industriel de référence en Europe. Nous misons sur des filières d’excellence tels que l’industrie de la santé, les matériaux durables, l’hydrogène, la microélectronique et l’intelligence artificielle.»

Stéphanie Pernod

1ère Vice-présidente déléguée à l’économie, à la relocalisation, à la préférence régionale et au numérique

Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes

 

 

Méthodologie de l’étude :

  • Un cadrage macroéconomique
  • Un travail en chambre, challengé par le Copil et des industriels, pour mesurer – à partir d’une trentaine d’indicateurs – le potentiel de développement industriel des territoires et sa cartographie par zones d’emploi françaises
  • Plus de 200 personnes interviewées :
    • Dans le cadre de rencontres dans 4 territoires choisis pour leurs caractéristiques industrielles, rassemblant représentants de l’Etat, des Régions, des EPCI, et des industriels, : Figeac le 23 février 2024, Valenciennes le 18 mars, Châteauroux le 27 mars et Besançon le 5 avril. Pour ces rencontres, nous avons été accompagnés par les cabinets Ernst&Young, et Compagnum.
    • Dans le cadre d’entretiens réalisés auprès de dirigeants industriels, d’acteurs locaux et d’élus, de chercheurs, d’acteurs de la formation et d’experts de l’industrie.
  • Une enquête menée du 15 janvier au 22 mars 2024 auprès de 2828 dirigeants d’entreprises industrielles. Nous avons interrogé les 30 000 unités légales (en excluant les entreprises ayant moins de 10 salariés), ce sont donc les directeurs de site qui nous ont répondu. Dans ces 2828 répondants :
    • 8% de start-up industrielles,
    • 57% de PME ayant moins de 10 millions d’euros de CA,
    • 23% de PME ayant entre 10 et 50 millions d’euros de CA
    • 10% d’ETI
    • 0,7% de grandes entreprises (soit 20 des 81 grandes entreprises du secteur de l’industrie manufacturière en France).
  • Une enquête menée du 14 décembre 2023 au 13 février 2024 auprès d’un échantillon de 5000 citoyens français, représentatif selon le genre, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle et la région. Il est complété par des sur-échantillons sur 49 zones d’emploi spécifiques sur les 306 au total en France métropolitaine (à proximité de sites SEVESO par exemple), représentant 4400 répondants supplémentaires. Cette enquête a été réalisée par Potloc.

 

Retrouvez l’intégralité de l’étude sur https://lelab.bpifrance.fr/Etudes/la-reindustrialisation-en-france-regards-croises-entre-territoires-industriels-et-citoyens/auvergne-rhone-alpes-454-start-ups-industrielles-et-73-nouveaux-sites-en-2023-un-modele-de-reindustrialisation 

Contacts Presse

Pierre Cejka

Tél : 06 63 78 64 21

pierre.cejka@bpifrance.fr

 

 Raphaëlle Renaudin

Tél. : 06 58 53 89 76

raphaelle.renaudin@bpifrance.fr

 

 

En savoir plus

À propos de Bpifrance Le Lab 

Bpifrance Le Lab est un laboratoire d’idées pour les PME-ETI. Sa mission : stimuler les dirigeants pour faire face aux enjeux d’aujourd’hui et de demain, par 3 actions conjuguées :

  • tirer les meilleures idées de la recherche et du terrain ;
  • valoriser les expériences et les témoignages de dirigeants ;
  • relier les dirigeants-lecteurs au sein d’une communauté de recherche participative.

Bpifrance Le Lab s’est doté de sa propre gouvernance, avec un Conseil d’orientation composé de personnalités interdisciplinaires et présidé par Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance.

www.bpifrance.frwww.lelab.bpifrance.fr  - https://presse.bpifrance.fr