Salle de presse Actualités

Bpifrance Le Lab présente son enquête annuelle de conjoncture auprès ...

Bpifrance Le Lab présente son enquête annuelle de conjoncture auprès des ETI : malgré une année 2024 qu’elles prevoient en demi-teinte, les ETI confirment leur intention d’investir dans leur transition environnementale

11 Juillet 2024

Temps de lecture : 10min

Paris, le 11 juillet 2024 – Cette 14ème enquête de conjoncture annuelle dresse les perspectives des entreprises de taille intermédiaire (ETI) pour 2024 : une étude sur les anticipations des dirigeants en termes d’activité, d’emploi, d’investissement et de trésorerie, mais aussi sur leurs principaux défis contemporains, l’intelligence artificielle et la décarbonation.

  • En 2024, les ETI françaises anticipent un ralentissement de l’activité et des embauches par rapport à l’an dernier, dans un contexte où les perspectives de demande se sont dégradées. Les contraintes de production (difficultés de recrutement, coûts de production), en revanche, se détendent. Le solde d’opinion[1] relatif à l’activité de l’ensemble des ETI s’établit à +30, soit son niveau moyen de long terme. Celui relatif aux embauches atteint +26, soit un niveau supérieur de 5 points à sa moyenne sur longue période.
  • L’activité des ETI à l’international, à travers leurs exportations ou leurs implantations, serait un peu moins dynamique cette année. Les perspectives d’évolution du chiffre d’affaires sur les marchés étrangers ralentissent, mais seulement pour les ETI les moins internationalisées, probablement plus fortement exposées au marché européen, peu dynamique actuellement. Les perspectives d’export pour les plus internationalisées se maintiennent en revanche. Du côté des implantations à l’étranger, seules 11 % comptent les accroître en 2024 (−3 points sur un an et −10 points par rapport à la moyenne pré crise sanitaire).
  • L’intelligence artificielle (étudiée pour la 1ère fois dans le cadre de cette enquête) pourrait toutefois constituer un levier pour améliorer la productivité, et donc la croissance des ETI. Si elle est à ce stade utilisée par seulement une ETI sur trois, 61 % des dirigeants interrogés considèrent que cette technologie pourrait avoir un impact positif, voire très positif, sur leur productivité. Cette part grimpe même à 85 % pour ceux faisant déjà usage de l’IA ou comptant s’y mettre.
  • La hausse passée des coûts de production et le ralentissement actuel de la demande pèsent sur la situation financière des ETI. Les contraintes de bilan (manque de fonds propres, endettement élevé) constituent d’ailleurs un frein un peu plus prégnant à l’accès aux financements.
  • Dans ce contexte, l’investissement des ETI ralentirait en 2024, après avoir mieux résisté qu’anticipé en 2023. Les investissements « verts » soutiendraient l’investissement en 2024 et même au-delà : une ETI sur trois prévoit d’augmenter ses investissements « verts » cette année et 63 % de les maintenir, et près de deux ETI sur trois projettent de les accroître au-delà de 2024.
  • Ainsi, malgré un contexte économique peu favorable et des incertitudes quant aux conséquences sur leur compétitivité, l’engagement des ETI pour la transition écologique et énergétique ne paraît pas remis en cause. 48 % des ETI ont notamment déjà réalisé un bilan carbone et 59 % ont adopté ou envisagent d’adopter une cible interne de réduction de leurs émissions. Si l’incertitude prédomine sur l’impact de la décarbonation sur l’évolution de leurs parts de marché, seule une infime minorité d’ETI estiment qu’il serait négatif (6 % pour le marché français, 3 % pour les marchés étrangers).

 

« Les dirigeants d’ETI tablent sur un ralentissement de l’activité et des embauches cette année, dans un contexte où les perspectives de demande sont moins bien orientées. Des leviers de croissance existent néanmoins : près des 2/3 des dirigeants pensent que l’IA pourrait avoir un impact positif sur leur productivité, c’est même 85 % pour ceux qui l’utilisent déjà ou envisagent de le faire. Par ailleurs, on voit que les ETI comptent persister dans leur transition environnementale, le quart d’entre elles estimant même que leur décarbonation pourrait constituer un atout pour leur compétitivité en France. » estime Philippe Mutricy Directeur des Etudes de Bpifrance.

 

  1. Contraintes par des difficultés de demande croissantes, l’activité et les embauches ralentiraient en 2024, en France et dans une moindre mesure à l’international.

Les contraintes d’offre se dissipent : les coûts de production élevés freinent désormais l’activité de 39 % des ETI, soit 17 points de moins qu’en 2023, et les difficultés de recrutement se replient nettement (citées comme frein par 57 % des dirigeants contre 75% un an auparavant). Les difficultés liées à une demande insuffisante sont en revanche en hausse. Elles affectent actuellement 42 % des ETI, soit 11 points de plus qu’il y a un an. Ainsi, les dirigeants anticipent un ralentissement de l’activité cette année : à +30, le solde d’opinion relatif à l’évolution du chiffre d’affaires en 2024 perd 6 points sur un an. Les créations d’emploi en France seraient également moins dynamiques, le solde prévisionnel diminuant de 8 points pour rejoindre +26, un niveau toutefois encore supérieur à sa moyenne historique.

 

Les ETI de l’Industrie / Construction seraient particulièrement concernées par ce ralentissement : l’indicateur prévisionnel de l’activité baisse de 18 points sur un an (à +16). A contrario, l’activité résisterait dans les Services : dans le Commerce / Transport / Tourisme, l’indicateur diminue de seulement 3 points (à +26) tandis qu’il augmente de 1 point dans les autres services (à +46).

À l’international, l’activité ralentirait également, mais dans une moindre mesure. Les exportations en 2024 seraient un peu moins dynamiques qu’en 2023 et qu’en moyenne par le passé. Le solde prévisionnel perd en effet 3 points sur un an, pour rejoindre +23 (contre +27 en moyenne entre 2011 et 2023). À noter toutefois que seul l’indicateur relatif aux ETI les moins internationalisées se replie. L’activité à l’export serait même un peu mieux orientée que l’an passé chez les ETI moyennement ou fortement internationalisées. Dans les filiales, les embauches s’essouffleraient : à +9, le solde d’opinion baisse de 9 points sur un an. En outre, les ETI sont désormais 11 % à envisager d’accroître leur implantation à l’étranger, soit 3 points de moins qu’en 2023 et 10 points de moins qu’en moyenne avant la crise sanitaire.

 

  1. L’intelligence artificielle (IA) pourrait rapidement être une source de gains de productivité, et donc de croissance, pour les ETI.

Près d’une ETI sur trois déclare avoir utilisé l’IA, bien que l’usage ne soit pour l’essentiel qu’occasionnel. 21 % envisagent de l’utiliser prochainement. Parmi les principaux usages de l’IA, la recherche, la collecte et l’analyse de données ainsi que la génération de contenus écrits figurent en tête, cités respectivement par 74 % et 63 % des ETI utilisatrices. Celles-ci semblent notamment motivées par un impact espéré positif sur leur croissance : 61 % des dirigeants anticipent un impact positif, voire très positif, de l’utilisation de cette technologie sur leur productivité (85 % des dirigeants faisant usage de l’IA ou envisageant de le faire et 33 % des dirigeants ne comptant pas l’utiliser). Parmi les plus réticents, l’absence d’applications internes identifiées, le manque d’expertise ou encore la crainte d’un mauvais usage (par exemple le partage de données confidentielles) constituent les principaux freins.

 

  1. En 2024, la situation de trésorerie des ETI se dégraderait et les contraintes de bilan pèseraient un peu plus sur l’accès au crédit. Les dirigeants s’attendent ainsi à un ralentissement de l’investissement cette année.

En 2023, le niveau de trésorerie des ETI a été moins favorable qu’un an auparavant : à +0, le solde d’opinion diminue de 5 points sur un an. Pour 2024, les dirigeants restent pessimistes quant à l’évolution de leur situation financière : l’indicateur prévisionnel est stable par rapport l’an dernier (–8 après –7), à un niveau inférieur de 5 points à sa moyenne historique (–2 en moyenne entre 2011 et 2023). Les perspectives sont toutefois hétérogènes par secteur : tandis que les dirigeants dans l’Industrie / Construction anticipent une dégradation de leur situation de trésorerie cette année, le solde d’opinion diminuant de 6 points sur un an pour rejoindre –15, ceux dans le Commerce / Transport / Tourisme (+4 points sur un an à –9) et dans les autres Services (–1 point sur un an, à –1) sont moins pessimistes.

Si le resserrement des conditions d’accès au crédit constitue actuellement un frein à l’accès au financement pour une proportion d’ETI relativement stable par rapport à l’an dernier (22 % contre 23 %), les parts de celles jugeant le manque de fonds propres et le niveau d’endettement excessif comme obstacle sont en hausse de 3 points, à respectivement 19 % et 21 %.

Dans ce contexte, l’investissement ralentirait en 2024 : le solde prévisionnel perd 8 points sur un an, et rejoint un niveau de 10 points inférieur à sa moyenne historique (+10 contre +20). La dynamique de l’investissement s’essoufflerait moins fortement dans l’Industrie / Construction (baisse du solde prévisionnel de 5 points sur un an, à +8) que dans le Commerce / Transports / Tourisme (-10 points, à +8) et dans les autres Services (-8 points, à +13).

 

  1. Malgré des conséquences incertaines de la décarbonation sur leur compétitivité, les ETI continueraient d’investir pour leur transition verte cette année, et les années suivantes.

Une ETI sur deux déclare avoir réalisé des investissements « verts » en 2023 (une part en baisse par rapport à 2021 - 61 %). Pour 30 % d’entre elles, soit 15 % des ETI interrogées, la part des investissements consacrés à la transition écologique et énergétique (TEE) dépassait 20 %. Cette part est deux fois plus importante que celle observée en 2021. Pour près de la moitié des ETI ayant déclaré des investissements « verts », ces investissements étaient à destination de l’achat d’équipements de production plus performants, et pour 44 % et 38 % d’entre elles, au renouvellement du parc automobile et à la rénovation énergétique des bâtiments respectivement. En 2024, près d’une ETI sur trois prévoit d’augmenter ses investissements « verts » et près de deux sur trois comptent les maintenir. C’est également près de deux ETI sur trois qui projettent de les accroître au-delà de 2024. Les ETI de l’Industrie / Construction se distinguent : 51 % envisagent d’augmenter sensiblement leurs investissements « verts » au cours des prochaines années, contre entre 43 % et 44 % dans les Services.

Toutefois, si 48 % des ETI ont déjà réalisé un bilan carbone et 59 % ont adopté ou envisagent d’adopter une cible interne de réduction de leurs émissions, seulement 8 % ont évalué, même approximativement, le montant global des investissements qu’il leur resterait à réaliser pour se décarboner totalement.

La progression des investissements verts prévue au cours des prochaines années témoigne de la poursuite de l’engagement des ETI pour leur décarbonation et ce, malgré des conséquences incertaines sur leur compétitivité. Si 24 % des dirigeants interrogés pensent que leur décarbonation améliorerait leurs parts de marché en France, ils sont seulement 7 % et 10 % à anticiper une amélioration sur le marché hors UE et sur le marché européen respectivement. Ils sont toutefois une infime minorité à anticiper un impact négatif (6 % pour le marché français, 3 % pour les marchés étrangers). Ils sont en effet plus nombreux à ne pas entrevoir d’impact de leur décarbonation ou à se montrer incertains quant aux conséquences de celle-ci.

 

Retrouvez l’enquête complète ainsi que les analyses sectorielles et régionales sur  https://lelab.bpifrance.fr/enquete-eti-2024 ainsi qu'en annexe

 

Méthodologie

L’étude se base sur les réponses à la 14ème enquête annuelle de conjoncture de Bpifrance Le Lab, réalisée par l’interrogation de près de 5700 entreprises de taille intermédiaires entre le 12 mars et le 17 mai 2024, par voie postale ou numérique. L’analyse des questions s’appuie sur un échantillon de 549 réponses de têtes de groupe, ayant domicile en France. Les réponses ont été redressées par taille, secteur et région.

La précédente enquête de conjoncture annuelle auprès des ETI a été publiée le 8 juin 2023

 

 

Définition des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI)

La catégorie des entreprises de taille intermédiaire a été introduite par la loi de modernisation de l’économie d’août 2008, et précisée par le décret de décembre 2008. Ce sont les entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des petites et moyennes entreprises[2], et qui :

  • d’une part occupent moins de 5 000 personnes;
  • d’autre part ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1,5 Md€ ou un total du bilan annuel n’excédant pas 2 Md€.

Elles se situent donc entre les PME et les grandes entreprises (GE).

 

[1] Un solde d’opinion est la différence entre la proportion de répondants ayant exprimé une opinion positive et la proportion de répondants ayant exprimé une opinion négative

[2] Entreprises employant moins de 250 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 50 M€ ou le bilan annuel 43 M€

Contacts Presse

Presse@bpifrance.fr

 

Sophie Santandrea

sophie.santandrea@bpifrance.fr

07 88 09 28 17

En savoir plus

À propos de Bpifrance Le Lab :

Bpifrance Le Lab est un laboratoire d’idées lancé en mars 2014 pour « faire le pont » entre le monde de la recherche et celui de l’entreprise. Le Lab est un « dérouteur » d’idées reçues pour Bpifrance et les dirigeants d’entreprise, de la start-up à l’ETI.

Bpifrance Le Lab décrypte les déterminants de la croissance et éclaire les chefs d’entreprise dans un monde de ruptures à la fois économiques, sociétales et environnementales, avec deux finalités :

  • participer à l’amélioration des pratiques de financement et d’accompagnement de Bpifrance ;
  • stimuler la réflexion stratégique des dirigeants et favoriser la croissance de leur entreprise.

Bpifrance Le Lab s’est doté de sa propre gouvernance, avec un Conseil d’orientation composé de 19 personnalités interdisciplinaires et présidé par Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance.

Suivez nous sur Twitter : @BpifranceLeLab - @bpifrance - @BpifrancePresse – lelab.bpifrance.fr – www.bpifrance.fr