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Bpifrance Le Lab présente la 81eme enquête de conjoncture auprès des TPE- PME : Des dirigeants de TPE-PME un peu plus optimistes qu'il y a 6 mois mais encore beaucoup d'attentisme, en particulier sur l'investissement

10 Juillet 2025

Temps de lecture : 11min

Paris, le 10 juillet 2025 – La 81ème enquête de conjoncture, basée sur les retours d'un peu plus de 4700 entreprises, permet d'évaluer la situation et les perspectives des TPE-PME en termes d'activité, d'emploi, de trésorerie et d'investissement.

  • Les dirigeants de TPE-PME s'attendent à une activité peu dynamique en 2025 même s'ils révisent un peu à la hausse leurs perspectives ce semestre : à -4, le solde d'opinion[1] relatif au chiffre d'affaires gagne 2 points en 6 mois mais reste 18 points en-deçà de sa moyenne de long terme. Celui relatif aux embauches gagne quant à lui 3 points ce semestre (6 points sous sa moyenne historique).
  • Par secteur, la conjoncture s'améliore un peu dans l'Industrie et le Commerce même si l'activité resterait morose en 2025. Les perspectives d'activités se détériorent en revanche dans le Tourisme, la Construction et les Transports. Elles seraient plus favorables dans les Services aux entreprises et aux ménages.
  • Certaines catégories de PME tirent leur épingle du jeu. L'enquête révèle que les PME d'au-moins 100 salariés anticipent une accélération de leur activité cette année, à rebours des autres catégories de PME et surtout des TPE. L'indicateur gagne 15 points ce semestre (contre +2 points en moyenne pour l'ensemble des TPE-PME et -5 pour les TPE). En outre, les perspectives s'améliorent davantage chez les TPE-PME exportatrices (+4 en six mois) et innovantes (+8) que chez leurs homologues non-exportatrices et non-innovantes.
  • Du côté de la situation financière, la situation de trésorerie des TPE-PME s'est stabilisée à un niveau comparable à sa moyenne historique, et devrait y rester proche jusqu'en fin d'année. En revanche, leur rentabilité se détériorerait, après s'être déjà dégradée l'an dernier.
  • 47 % des TPE-PME auraient remboursé leur PGE d'ici la fin de l'année. Une proportion en nette hausse en raison de l'arrivée à échéance d'une partie des prêts. La part des TPE-PME qui craignent de ne pas rembourser leur prêt est stable à 4 %.
  • Malgré un accès au crédit relativement favorable, l'investissement des TPE-PME est attendu en repli. Les dirigeants sont en effet moins nombreux à vouloir investir (38 % contre 43 % en 2024) et les montants investis se tasseraient sensiblement. Les investissements verts résisteraient mieux, attendus en stabilisation cette année après un rebond en 2024.
  • À ce stade de l'année, les TPE-PME restent très prudentes s'agissant de leurs perspectives d'activité pour 2026. À +13, l'indicateur prévisionnel perd 3 points sur un an et s'établit 12 points en-dessous de son niveau moyen de long terme. Tandis qu'elles s'assombrissent nettement dans le Tourisme et restent dégradées dans la Construction, elles sont plus favorables dans l'Industrie et les Services.

 

Pour Philippe Mutricy, Directeur des études de Bpifrance, « L'activité et les embauches des TPE-PME resteraient peu dynamiques cette année, pénalisées par des carnets de commandes encore dégarnis. La demande affaiblie, conjuguée aux incertitudes commerciales, budgétaires et politiques font obstacle à l'investissement, attendu en repli. Mais l'enquête fait également ressortir des points positifs. Les indicateurs témoignent d'une stabilisation de la conjoncture, voire d'une amélioration pour certaines catégories de PME, en particulier celles de plus de 100 salariés, les innovantes ou encore les exportatrices. De plus, la situation de trésorerie se stabilise à un niveau relativement favorable et les conditions d'accès au crédit restent plutôt souples. Enfin, les investissements « verts » résistent ».

 

  1. L'activité et les embauches des TPE-PME sont attendues peu dynamiques en 2025, freinées par une demande encore affaiblie. Toutefois, les perspectives s'améliorent sur le semestre, surtout chez les grandes PME, les exportatrices, et les innovantes.

Le solde d'opinion relatif à l'activité gagne 2 points sur six mois mais perd 6 points sur un an, et demeure en territoire négatif à -4, soit 18 en-deçà de sa moyenne historique. L'activité serait pénalisée par une demande encore faible. Certes, les carnets de commande s'amélioreraient d'ici la fin de l'année, l'indicateur gagnant 12 points sur six mois (−1 point sur un an) pour s'établir à -1, mais ils resteraient peu garnis, partant d'un niveau très dégradé au premier semestre. Les difficultés d'approvisionnement se font quant à elles de moins en moins prégnantes, contraignant l'activité de 25 % des TPE-PME (-4 points sur six mois). Finalement, la croissance moyenne du chiffre d'affaires est attendue négative, à -1,5 % (après -1,8 % anticipé pour 2024 au printemps dernier).

À l'instar de l'activité, les créations d'emplois chez les TPE-PME seraient peu dynamiques cette année. L'indicateur relatif à l'évolution des effectifs se redresse partiellement ce semestre (+3 points sur six mois) après s'être nettement replié à l'automne 2024, mais reste plus bas qu'il y a un an (-7 points) et inférieur de 6 points à sa moyenne de long terme. Dans ce contexte, les difficultés de recrutement reculent de nouveau : la part des TPE-PME confrontée à des difficultés importantes reflue de 2 points, à 27 % (contre 31 % en moyenne sur la période 2009-2024).

 

Les grandes PME ainsi que TPE-PME exportatrices et innovantes semblent tirer leur épingle du jeu :

  • Les PME d'au moins 100 salariés prévoient une accélération de leur activité cette année : le solde d'opinion gagne 15 points sur six mois et elles anticipent une croissance moyenne de leur chiffre d'affaires de +2,7 % (après +0,7 % estimé pour 2024). Les TPE et les PME de plus petites tailles prévoient quant à elles une stabilité voire un repli de leur activité.
  • Les perspectives sont également mieux orientées du côté des TPE-PME exportatrices, où le solde d'opinion relatif à l'activité gagne 4 points sur le semestre et retourne en territoire positif (+2), que chez leurs homologues non-exportatrices (+1 point sur six mois à -6). Par ailleurs, les TPE-PME innovantes anticipent une croissance de leur chiffre d'affaires bien meilleure que celles non-innovantes (+0,4 % contre -2,3 %).

 

Les perspectives d'activité pour cette année sont très contrastées par secteur d'activité et par région :

  • La conjoncture se dégrade de nouveau dans le Tourisme, la Construction et les Transports, avec un chiffre d'affaires qui se replierait autant voire plus que l'an dernier. À l'inverse, les perspectives s'améliorent sur le semestre du côté de l'Industrie et du Commerce, même si l'activité resterait morose en 2025. Dans ces deux secteurs, le chiffre d'affaires se replierait de nouveau, mais moins qu'en 2024. Enfin, les Services se distinguent par des dirigeants plus nombreux à anticiper une hausse de leur activité plutôt qu'une baisse et par un chiffre d'affaires anticipé quasi-stable cette année.
  • La conjoncture se dégrade sur l'ensemble du territoire mais deux régions se démarquent : les TPE-PME normandes présentent des perspectives plus favorables que celles des autres régions quand celles des Hauts-de-France sont les plus pessimistes.

 

  1. La situation de trésorerie des TPE-PME s'est stabilisée à un niveau comparable à sa moyenne historique et devrait y rester proche jusqu'en fin d'année. En revanche, leur rentabilité se détériorerait.

Après une dégradation continue depuis le pic de 2021, l'indicateur relatif à la situation de trésorerie passée s'est stabilisé à un niveau proche de sa moyenne de long terme. Il perd seulement 1 point sur six mois (-5 points sur un an) et s'établit à -15 (contre -14 en moyenne sur le longue période). 27 % des TPE-PME jugent leur trésorerie difficile, une proportion stable sur le semestre et inférieure à sa moyenne historique (29 %). Par secteur, seules les TPE-PME de l'Industrie affichent une situation de trésorerie plus dégradée qu'en moyenne historique. Par taille, elle se dégrade surtout du côté des TPE. D'ici la fin de l'année, les TPE-PME n'entrevoient pas d'amélioration : le solde d'opinion se redresse de 6 points sur six mois mais stagne sur un an à un niveau inférieur de 6 points à sa moyenne historique. 

La rentabilité des TPE-PME se détériorerait de nouveau cette année. À -7, le solde d'opinion baisse de 3 points sur un an pour s'établir 9 points en-dessous de son niveau moyen de long terme. Les perspectives de rentabilité se détériorent sensiblement chez les TPE-PME du Tourisme. À l'inverse, celles des Transports sont moins pessimistes que l'an dernier, partant toutefois d'un niveau de rentabilité très bas.

 

  1. L'arrivée à échéance pousse davantage de TPE-PME à rembourser leur PGE. 47 % l'auraient remboursé dans son intégralité d'ici la fin de l'année. Le risque de non-remboursement reste limité.

Parmi les TPE-PME déclarant avoir souscrit à un PGE (environ la moitié des répondants), 74 % déclarent l'avoir consommé dans sa majorité (après 71 % en novembre 2024 et 67 % il y a un an). La mobilisation des PGE progresse notamment dans le Tourisme, où 79 % déclarent l'avoir consommé dans sa majorité soit une proportion en hausse de 6 points sur un an. 23 % des TPE-PME ayant contracté un PGE déclarent l'avoir déjà remboursé dans son intégralité (+4 points sur un an). En outre, l'approche de la date limite de remboursement d'une partie des PGE (en 2026) se traduit par une nette hausse de la proportion de TPE-PME envisageant un remboursement d'ici la fin de l'année (24 %). Ainsi, au total, 47 % des TPE-PME ayant contracté un PGE auraient remboursé leur prêt d'ici fin 2025 (après 32 % au printemps dernier pour 2024). Malgré l'arrivée à échéance d'une partie des prêts, la part des TPE-PME qui craignent de ne pas être en mesure de rembourser leur PGE est stable à 4 %.

 

  1. Si l'accès au financement reste relativement favorable, l'investissement des TPE-PME se replierait en 2025, pénalisé notamment par une demande encore affaiblie.

Les conditions d'accès au crédit de trésorerie et d'investissement se sont stabilisées au premier semestre à un niveau encore relativement favorable. 14 % des TPE-PME déclarent avoir rencontré des difficultés pour financer leur exploitation courante (une proportion stable sur le semestre) et 10 % déclarent avoir rencontré des difficultés pour financer leurs investissements (également stable sur le semestre), des proportions proches de celles observées avant la crise sanitaire. La faiblesse de la demande reste le principal obstacle à l'investissement, cité par 60 % des TPE-PME (+ 1 point sur le semestre). En outre, la détérioration de la rentabilité pèse un peu plus sur leurs projets (41 %, soit +4 points sur six mois et +8 points sur un an). Si le coût de crédit reste un obstacle important, il se fait progressivement moins contraignant (41 %, soit -4 points sur six mois).

Dans ce contexte, l'investissement est attendu en repli en 2025. 38 % des TPE-PME ont réalisé ou prévu des investissements cette année, contre 43 % un an auparavant et environ 50 % avant-crise. Si cette part reflue dans l'ensemble des secteurs, elle reste la plus élevée dans l'Industrie avec 52 % de TPE-PME prévoyant des investissements au cours d'année, une proportion néanmoins inférieure à sa moyenne de long terme (58 % en moyenne depuis 2002). En outre, l'indicateur relatif aux montants investis se replie de 5 points sur un an et tombe à - 14, s'éloignant ainsi davantage de sa moyenne historique (-5) et rejoignant un niveau proche de celui observé en 2013.

 

  1. Après un rebond en 2024, les investissements verts seraient stables cette année.

34 % des TPE-PME déclarent avoir consacré une partie de leurs investissements à leur transition écologique et énergétique (TEE) en 2024, une proportion en hausse de 6 points sur un an (après une baisse de 7 points un an auparavant). En 2025, les TPE-PME prévoient de stabiliser leurs investissements verts. Elles sont en effet aussi nombreuses à compter accroître leurs investissements verts (−3 points sur un an) qu'à prévoir de les réduire (−1 point). À +1, le solde d'opinion reflue ainsi de 2 points sur un an.

 

  1. À ce stade de l'année, les TPE-PME restent très prudentes s'agissant de leurs perspectives d'activité et d'embauches en 2026.

L'indicateur prévisionnel d'activité diminue de 3 points sur un an à +16, et s'établit 12 points en-dessous de son niveau moyen de long terme. Les perspectives s'assombrissent nettement dans le Tourisme, où l'indicateur chute de 14 points sur un an et tombe à -1 (contre +18 en moyenne sur longue période), et restent dégradées du côté de la Construction, où l'indicateur demeure 10 points en-dessous de sa moyenne historique, à -5. En revanche, elles sont plus favorables dans l'Industrie et les Services, même si le solde d'opinion est en baisse sur un an (-3 et -6 points respectivement). Dans ce contexte, les TPE-PME prévoient de ralentir leurs embauches l'an prochain. Le solde d'opinion baisse de 5 points sur un an, à +11, soit un niveau inférieur de 6 points à sa moyenne de long terme.

 

Retrouvez l'enquête complète ainsi que les analyses sectorielles et régionales sur :

La conjoncture se stabilise mais l'activité et les embauches des TPE-PME resteraient peu dynamiques cette année.

 

Condition de réalisation de l'étude

La 81e enquête semestrielle de conjoncture de Bpifrance Le Lab a été réalisée par interrogation de près de 40 000 entreprises de 1 à 249 salariés entre le 15 mai et le 9 juin 2025, par voie postale ou numérique. L'analyse s'appuie sur un échantillon de 4708 réponses reçues avant le 9 juin. En plus des questions récurrentes, des questions sur les investissements verts, les difficultés d'approvisionnement et les Prêts Garantis par l'Etat ont été posées à l'ensemble de l'échantillon. Les réponses à l'ensemble de ces questions supplémentaires ont été redressées par taille et secteur d'activité.

 

[1] Solde d'opinion : différence entre la proportion de répondants ayant exprimé une opinion positive et la proportion de répondants ayant exprimé une opinion négative.

 

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