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Bpifrance Le Lab présente son enquête de conjoncture du premier ...

Bpifrance Le Lab présente son enquête de conjoncture du premier semestre 2024 auprès des TPE-PME : une étude sur la situation des TPE-PME à mi-2024 et leurs perspectives pour 2025, dans un contexte de demande affaiblie et de taux d’intérêt encore élevés

11 Juillet 2024

Temps de lecture : 10min

Paris, le 11 juillet 2024 – La 79ème enquête de conjoncture semestrielle, basée sur les retours de plus de 5000 entreprises, permet d’évaluer la situation et les perspectives des TPE-PME en termes d’activité, d’emploi, de trésorerie et d’investissement.

  • Les TPE-PME anticipent un nouveau ralentissement de l’activité en 2024 : à +2, le solde d’opinion[1] recule de 10 points sur un an et s’éloigne de sa moyenne de long terme (+14). L’emploi continuerait d’afficher une meilleure résilience, avec un solde d’opinion en baisse de 5 points sur un an (à +9) et proche de son niveau moyen de long terme (+8). Les TPE sont plus en difficulté, affichant un recul de leur chiffre d’affaires de −2,5 % en moyenne, quand les PME d’au moins 100 salariés l’estiment en hausse de +2,0 %.

 

  • La conjoncture serait plus dégradée que l’an passé dans l’ensemble des secteurs à l’exception des Services, seul secteur dans lequel les dirigeants prévoient en moyenne une croissance positive de leur chiffre d’affaires. Les secteurs des Transports, du Commerce et de la Construction sont les plus affectés, avec un chiffre d’affaires qui reculerait de −1 à −3 % cette année. L’activité poursuivrait sa normalisation dans le Tourisme, après une phase de rattrapage post-Covid, pour retrouver un rythme de croissance plus proche de la tendance passée. Le chiffre d’affaires serait stable dans l’Industrie.

 

  • La situation de trésorerie se stabilise et reste, dans l’ensemble, jugée plus favorablement qu’en moyenne par le passé ; elle évoluerait peu à court terme. Les craintes de non-remboursement des PGE restent limitées (toujours 4 % de l’échantillon).

 

  • L’accès au crédit d’investissement demeure favorable et s’est même légèrement assoupli en début d’année. Pour autant, le coût du crédit élevé et la faiblesse de la demande continuent de peser sur l’investissement, qui poursuivrait son ralentissement en 2024. Près de la moitié des dirigeants les citent comme des obstacles majeurs. Les investissements verts se tassent également.

 

  • Les TPE-PME sont peu confiantes pour 2025. À +16, l’indicateur relatif aux perspectives d’activité se stabilise à un niveau nettement inférieur à sa moyenne historique (+25), laissant attendre une croissance encore faible. L’emploi resterait relativement dynamique, l’indicateur prévisionnel s’établissant proche de son niveau moyen de long terme. Les perspectives s’assombrissent dans le Tourisme et les Transports et restent mal orientées dans la Construction et le Commerce. L’industrie voit en revanche ses perspectives s’améliorer et serait, avec les Services, les secteurs les plus porteurs.

 

Pour Philippe Mutricy, Directeur des études de Bpifrance, « L’activité des TPE-PME poursuit son ralentissement en 2024, dans un contexte où les carnets de commandes restent peu garnis. Pour autant, tous les voyants ne sont pas en alerte. La situation de trésorerie reste plutôt confortable en moyenne, l’accès au crédit aisé, le coût du crédit tend à se réduire et l’emploi fait de la résistance. L’investissement pâtit néanmoins des hausses de taux passées. Les perspectives pour 2025 sont inégales selon les secteurs : le moral n’est pas au beau fixe du côté de la Construction, du Commerce, des Transports et même du Tourisme, mais les Services resteraient sur une bonne dynamique et l’Industrie reprendrait des couleurs. »

 

  1. Les TPE-PME anticipent un nouveau ralentissement de leur activité en 2024, avec de fortes disparités par secteur et par taille. L’emploi se montre résilient au regard des anticipations d’activité.

L’activité des TPE-PME françaises est de nouveau attendue en ralentissement en 2024, dans un contexte de faiblesse de la demande. Le solde d’opinion relatif à l’activité poursuit son recul (−6 points sur le semestre et −10 points sur un an) et s’établit, à +2, nettement en-dessous de sa moyenne historique (+14), alors que les carnets de commande restent peu garnis. La croissance moyenne du chiffre d’affaires est attendue légèrement négative en 2024, à −0,5 % après +0,6 % estimé en 2023. Les difficultés d’approvisionnement se sont en revanche encore estompées et limitent désormais significativement l’activité de 29 % des TPE-PME contre 36 % en novembre 2023.

L’emploi resterait relativement dynamique, en particulier dans l’Industrie. L’indicateur relatif à l’évolution des effectifs des TPE-PME, qui avait nettement reculé à l’automne, se redresse partiellement (+3 points en 6 mois à +9) et repasse ainsi tout juste au-dessus de sa moyenne de long terme (+8). Sur 1 an, il affiche un recul de 5 points là où l’indicateur d’activité chute de 10 points. Les difficultés de recrutement restent élevées mais sont moins prégnantes qu’en fin d’année dernière : 78 % des dirigeants déclarent en rencontrer, une proportion stable sur le semestre, mais ils sont moins nombreux à les juger sévères (34 % soit −2 points depuis novembre 2023).

Le ralentissement de l’activité des TPE-PME s’observe dans tous les secteurs d’activité à l’exception des Services, quelle que soit la taille de l’entreprise, selon une ampleur plus ou moins marquée :

  • Les secteurs des Transports, du Commerce et de la Construction sont les plus affectés, avec un chiffre d'affaires attendu en recul cette année. Les Services tirent leur épingle du jeu : c’est le seul secteur dont l’indicateur d’activité ne baisse pas et qui enregistrerait une croissance positive de son chiffre d'affaires en 2024. Entre les deux, l'Industrie verrait son chiffre d’affaires stagner. Le secteur du Tourisme poursuit sa correction, après deux années de croissance dynamique en contrecoup du choc plus sévère subi lors de la crise sanitaire.
  • Au niveau régional, le Nord-Ouest connaît des évolutions plus favorables que le reste de la France. À l’inverse, les dirigeants de TPE-PME localisées en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand-Est sont plus pessimistes que la moyenne.
  • La croissance du chiffre d’affaires est attendue plus faible qu’en 2023 et qu’en moyenne au cours des dernières années, quelle que soit la taille de l’entreprise. Les TPE, habituellement moins dynamiques, sont plus en difficulté. Elles anticipent un recul de 2,5 % de leur chiffre d'affaires là où les PME d’au moins 20 salariés verraient leur chiffre d’affaires progresser en moyenne en 2024, de manière croissante selon la taille.
  • Les entreprises exportatrices, tout comme les entreprises innovantes, qui affichaient un ralentissement un peu plus fort de l’activité en 2023 que leurs homologues non-exportatrices et non-innovantes, résistent mieux début 2024.

 

  1. La situation de trésorerie des TPE-PME se stabilise à un niveau relativement confortable. La rentabilité est attendue moins bonne cette année.

L’indicateur relatif à la situation de trésorerie sur les six derniers mois, en dégradation continue depuis les points hauts atteints en 2021, interrompt sa baisse à un niveau un peu supérieur à sa moyenne de long terme (stable à −10 contre −14 en moyenne entre 2000 et 2023). Les PME sont moins inquiètes qu’en novembre dernier quant à l’évolution future de leur trésorerie, mais ne s’attendent pas à une amélioration (+4 points sur le semestre à −8, encore 3 points sous son niveau moyen de long terme). Les dirigeants sont un peu plus nombreux à prévoir une diminution de leur rentabilité en 2024 qu’une augmentation. À −4, le solde d’opinion est en légère baisse sur 1 an (−2 points) et s’écarte de sa moyenne de long terme (+3).

 

  1. Le remboursement des PGE s’accélère. Le risque de non-remboursement reste limité.

Parmi les TPE-PME déclarant avoir souscrit à un Prêt Garanti par l’Etat (environ la moitié des répondants), 67 % déclarent l’avoir consommé dans sa majorité (après 66 % en novembre 2023 et 64 % il y a un an), dont 47 % dans sa quasi-totalité. Le remboursement s’accélère : 19 % des dirigeants concernés ont déjà intégralement remboursé leur prêt (+3 points en 6 mois) et 10 % prévoient de le rembourser dans son intégralité d'ici la fin de l'année 2024. 66 % amortiraient leur prêt sur plusieurs années, une proportion en baisse sensible ce semestre (75 % en novembre dernier). Le risque de crédit attaché au remboursement des PGE reste limité : 4 % des répondants craignent ne pas être en mesure de rembourser leur prêt, une proportion stable sur 6 mois comme sur 1 an.

 

  1. L'investissement poursuivrait son ralentissement cette année, dans un contexte de demande affaiblie et de taux encore élevés.

L’accès au financement des TPE-PME reste souple : 13 % d’entre elles déclarent rencontrer des difficultés pour financer leur trésorerie (proportion stable sur le semestre) et 11 % pour financer leurs investissements (en léger recul sur le semestre), des proportions proches de celles observées avant la crise sanitaire. Les taux d’intérêt accordés aux PME ont légèrement reflué en début d’année, tout en restant à des niveaux encore très élevés. Le coût du crédit reste ainsi un obstacle majeur à l’investissement mais moins pénalisant qu’en fin d’année dernière (cité par 49 % des TPE-PME après 56 % en novembre dernier). La faiblesse de la demande redevient le principal obstacle à l’investissement, cité par 52 % des TPE-PME (proportion stable sur le semestre).

Dans cet environnement, l’investissement ralentirait en 2024. Les intentions d’investissement diminuent : 43 % des TPE-PME ont réalisé ou prévu des investissements en 2024 contre 45 % un an auparavant et environ 50 % avant-crise. L'industrie se distingue des autres secteurs avec 57 % de TPE-PME prévoyant des investissements au cours de l’année 2024, une proportion quasi stable sur un an et proche de sa moyenne de long terme. Les montants investis sont en net ralentissement : à −9, l’indicateur perd 6 points sur un an et s’établit à un niveau nettement inférieur à sa moyenne de long terme (−4).

 

  1. Les investissements « verts » pâtissent du contexte conjoncturel peu favorable mais le verdissement du parc automobile progresse.

Les investissements verts se tassent également. La part des TPE-PME ayant réalisé des investissements verts continue de diminuer pour atteindre 28 % en 2023, après 35 % en 2022 et 42 % en 2021. Pour 2024, le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis recule de 3 points sur 1 an (à +2). Près de 30 % des TPE-PME envisagent de poursuivre leurs investissements verts (ou d’en réaliser si ce n’est pas encore le cas) au-delà de 2024. Mais à cet horizon, c’est surtout l’incertitude qui prédomine, pour 45% des dirigeants.

Le renouvellement du parc automobile fait partie des principaux motifs des investissements verts chez les TPE-PME (le tiers d’entre elles selon la 77e enquête de conjoncture Bpifrance Le Lab). La question se pose dès lors de savoir dans quelle mesure il s’agit de véhicules électriques. Ceux-ci ne représentent à ce stade que 4 % du parc automobile des TPE-PME. Peu d’entre elles ont déjà entamé l’électrification de leur parc automobile (1/10). Celles qui l’ont fait ont relativement plus de véhicules et ont électrifié environ 1/5 de leur flotte. L’électrification du parc devrait se poursuivre : au cours des 12 prochains mois, 16 % des véhicules achetés (y.c. leasing) seraient électriques. Les principales motivations à l’achat d’un véhicule électrique sont la politique RSE de l’entreprise et le coût d’usage jugé plus faible. L’autonomie et le prix d’achat sont les principaux freins à l’acquisition de véhicules d’entreprise électriques.

 

  1. Les TPE-PME sont peu confiantes quant à leurs perspectives d’activité pour 2025.

L’indicateur prévisionnel d’activité se stabilise sur 1 an à +16, un niveau nettement en-deçà de sa moyenne de long terme (+25). Les perspectives d'activité se dégradent dans le Tourisme et les Transports (resp. −14 et −4 points), et se stabilisent à bas niveau dans la Construction et le Commerce. Seule l’Industrie voit ses perspectives s’améliorer sur un an (+3 points, à +25). Ce serait, avec les Services, les secteurs les plus porteurs. L’indicateur prévisionnel d’activité y demeure toutefois 7 à 8 points sous son niveau moyen de long terme. Les embauches resteraient relativement dynamiques au regard de l’activité. L’indicateur prévisionnel perd 1 point à +16 mais s’établit proche de son niveau moyen observé depuis 2000 (+17).

 

Retrouvez l’enquête complète ainsi que les analyses sectorielles et régionales sur https://lelab.bpifrance.fr/enquete-tpe-pme-juillet-2024 ainsi qu’en annexe

 

Méthodologie

La 79e enquête semestrielle de conjoncture auprès des TPE-PME de Bpifrance Le Lab a été réalisée par interrogation de près de 40 000 entreprises de 1 à 249 salariés entre le 13 mai et le 11 juin 2024, par voie postale ou numérique. L’analyse s’appuie sur un échantillon de 5 136 réponses reçues avant le 12 juin. En plus des questions récurrentes, des questions sur les investissements verts, le verdissement du parc automobile, les difficultés d’approvisionnement et les Prêts Garantis par l’Etat ont été posées à l’ensemble de l’échantillon. Les réponses à l’ensemble de ces questions supplémentaires ont été redressées par taille et secteur d’activité.

La précédente enquête semestrielle de conjoncture auprès des TPE-PME a été publiée le 16 janvier 2024

 

[1] Solde d’opinion : différence entre la proportion de répondants ayant exprimé une opinion positive et la proportion de répondants ayant exprimé une opinion négative.

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