Paris, le 10 octobre 2024 – A l’occasion de la 10^ème édition de BIG (Bpifrance Inno Génération), Bpifrance Le Lab dévoile les résultats d’une étude inédite sur le thème de l’évènement : le progrès. Comment citoyens et dirigeants de PME-ETI perçoivent-ils le progrès ? Qu’en est-il des progrès scientifique, technologique, médical, social, environnemental ? Quel(s) rôle(s) pour les entreprises et leur dirigeant ? Pour répondre à ces questions, Le Lab a interrogé 1 000 citoyens et 500 chefs d’entreprises, et recueilli le témoignage d’universitaires et de dirigeants.

Le progrès est désiré et attendu, surtout dans ses dimensions scientifique et technologique.

91% des Français et 97% des dirigeants déclarent que le terme « progrès » évoque un sentiment « plutôt positif ». De même ils adhèrent en très large majorité aux enjeux souvent associés au progrès tels que la « technologie », la « science » ou encore l’« innovation ».

Derrière cet imaginaire positif suscité par le progrès se cache une tension entre progrès technologique et progrès social.

63 % des Français et 73 % des dirigeants estiment que le progrès technologique est en croissance. 54% des Français et 63% des dirigeants ont la même perception pour le progrès scientifique. A l’inverse, plus de 80 % des Français et des dirigeants estiment que les progrès économique et démocratique sont en stagnation ou en recul. 87 % des Français et 74% des dirigeants ont cette même perception pour le progrès social, en stagnation, voire en panne.

Les progrès scientifique et technologique (ou encore innovation) n’impliqueraient donc pas automatiquement un progrès global de la société.

Le progrès n’est pas perçu comme accessible à tous.

La majorité des citoyens estime que le progrès est réservé à une minorité : sept Français sur dix estiment que le progrès économique est réservé à une minorité, six sur dix portent un jugement similaire sur le progrès social et scientifique.  Les dirigeants, plus optimistes, considèrent que le progrès est plutôt accessible même si le progrès scientifique, qu’ils soulignent comme en forte progression, s’avère être celui qu’ils considèrent le moins accessible à tous.

Cette représentation d’un progrès socio-économique en panne pèse sur la vision globale du progrès : 47% des Français et 37% des dirigeants ont ainsi le sentiment de vivre dans un pays « en régression », alors que respectivement 29% et 37 % ont le sentiment de vivre dans un pays « plutôt en progrès » et 24% et 26% « ni en progrès, ni en régression ». Si les dirigeants sont, comme souvent, un panel plus optimiste que les citoyens, la tendance de perception est similaire.

Ce hiatus entre progrès politique au sens large du terme et progrès technique se retrouve dans les projections du futur. Plus d’un Français sur deux considère que ses enfants ou petits-enfants ne bénéficieront pas d’un progrès économique, social et démocratique, quand plus de huit Français sur dix pensent, à l’inverse, qu’ils bénéficieront d’un progrès scientifique, technologique et médical.

L’évolution du progrès social et économique crée du pessimisme ; celle du progrès technologique et scientifique, de l’optimisme.

La technologie : une solution aux enjeux de notre société pour concilier transition écologique et croissance économique ?

« Nous pensons notamment que la technologie va nous surprendre en changeant radicalement notre mode d’être au monde. Et qu’il ne tiendra qu’à nous de canaliser cette énergie vers la construction d’un monde meilleur, moins violent, plus équitable, ouvert, cultivé, tolérant, aimant la nuance. ». Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance

Cette assertion de Nicolas Dufourcq est confirmée par les résultats de l’enquête qui démontrent une attente « techno-solutionniste » des enjeux de notre société. 64% des citoyens et 84% des dirigeants, encore plus technophiles, pensent que la technologie peut produire un monde meilleur. Elle est en effet perçue comme levier de réponse aux enjeux de notre société, notamment en matière de transition écologique.

A l’inverse, la décroissance n’apparaît pas comme une option : plus de 80% des dirigeants et 75% des citoyens connotent négativement le terme. La sobriété est, quant à elle, appréciée à plus de 80% par les deux panels.

Dans cette logique, six Français sur dix et huit dirigeants sur dix pensent que croissance économique et préservation de l’environnement sont compatibles : ils sont ainsi 59% de citoyens et 82% de dirigeants à affirmer que le progrès technique et technologique est une solution pour lutter contre le réchauffement climatique et va nous permettre d’en limiter les effets

Les entreprises : nouvelle figure de proue du progrès ?

Seul 1% des dirigeants considèrent que l’entreprise n’a pas vraiment de rôle à jouer dans le progrès. Ils sont ainsi 58% à estimer que l’entreprise joue un rôle de contributeur direct et doit être au cœur du progrès et 41% qu’elle doit jouer un rôle de facilitateur.

Les organismes de recherche et l’université (pour 81% des citoyens et 87% des dirigeants), les PME et TPE (pour 75% des citoyens et 94% des dirigeants), les start-ups et les grandes entreprises apparaissent comme des acteurs et porteurs de progrès crédibles, loin devant l’Union européenne, l’Etat ou encore les syndicats. Les collectivités territoriales est l’échelon institutionnel qui semble le plus porteur de progrès pour 66% des citoyens et 70% des dirigeants.

Méthodologie de l’étude :

L’enquête auprès des dirigeants d’entreprise a été menée par le Lab de Bpifrance auprès d’un échantillon de 488 dirigeants (excluant les dirigeants d’entreprise de moins de 10 salariés). 

L’enquête auprès des Français a été menée par l’Institut Bona fide auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode de quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région, selon les données de l’Insee. L’enquête a été réalisée par questionnaire autoadministré en ligne du 2 au 5 septembre 2024.

8 entretiens ont par ailleurs été menés auprès de dirigeants d’entreprise, d’universitaires et d’acteurs de la société civile.

Retrouvez l’intégralité de l’étude ici : La définition du progrès : chefs d'entreprise vs citoyens Français (bpifrance.fr)