Paris, le 11 septembre 2025 - Bpifrance publie une étude quantifiant l'impact de ses programmes d'accompagnement, les « accélérateurs ». Portant sur plus de 3 000 entreprises accélérées entre 2015 et 2023, cette étude démontre un impact de +5 % du croissance supplémentaire du chiffre d'affaires imputable à la participation à l'accélérateur, trois ans après le début du programme. L'impact moyen du dispositif sur l'emploi s'élève à 6 ETP supplémentaires par entreprise soutenue, portant le coût brut du dispositif à 5 000€ par emploi créé.

L'activité des Accélérateurs de Bpifrance s'est fortement développée depuis leur création

Les Accélérateurs de Bpifrance en partenariat avec l'Etat, les Régions et les fédérations et organisations professionnelles sont des dispositifs d'accompagnement non financier des PME et ETI reposant sur des prestations de conseil, de formation et de mise en réseau avec d'autres dirigeants d'entreprise. Depuis leur création en 2015, les programmes Accélérateurs de Bpifrance ont accompagné 6000 entreprises. Le dispositif a connu une importante montée en puissance, passant de 60 entreprises accélérées en 2015 à 950 en 2023. Cette montée en charge s'est accompagnée d'une diversification des programmes avec les Accélérateurs régionaux cofinancés par les Régions et les Accélérateurs sectoriels cofinancés par l'Etat et / ou les organisations professionnelles, ainsi que des profils des entreprises accompagnées.

Une première évaluation des Accélérateurs a été publiée en 2021, menée par F. Gilles, Y. L'Horty et F. Mihoubi sur les programmes Accélérateurs lancés avant 2017, soit 360 entreprises et 10 Accélérateurs concernés. Si ces études ont permis de mettre en évidence des premiers effets significatifs, elles nécessitaient d'être renouvelées une fois le recul suffisant sur une population plus nombreuse et diversifiée, d'Accélérateurs et d'entreprises accélérées.

Une nouvelle étude a donc été conduite par le cabinet Veltys, commanditée par Bpifrance, reprenant et actualisant les travaux de Y. L'Horty et coauteurs, et sous la supervision de la Direction Générale des Entreprises.

Si les entreprises accélérées sont majoritairement des PME, leur profil varie toutefois au cours du temps

Une analyse de ciblage a été conduite sur les 3 664 entreprises ayant intégré un Accélérateur entre 2015 et 2023, de façon à disposer d'au moins un bilan au moment de l'entrée dans un Accélérateur. Les entreprises accélérées sont majoritairement des PME, et près de 40 % enregistrent un CA supérieur à 10 M€ l'année précédant leur entrée dans un Accélérateur. Parmi les caractéristiques récurrentes des entreprises accélérées, on peut noter que :

• 45 % des entreprises accélérées relèvent de l'industrie ou des services à l'industrie ;
• 40 % des entreprises accélérées sont innovantes[1];
• Près de 50 % des entreprises accélérées ont une activité d'export préexistante représentant plus de 5 % de leur CA.

Les entreprises bénéficiaires des programmes semblent être bien installées sur leur marché, la majorité des entreprises accélérées ayant plus de 10 ans d'ancienneté lors de leur entrée au sein du programme. Enfin, la répartition régionale des entreprises accélérées coïncide avec l'empreinte territoriale de l'ensemble des entreprises françaises.

La part des Petites Entreprises[2] (PE) accélérées augmente depuis 2018, en lien avec la mise en place d'Accélérateurs dédiés. Si la majorité des entreprises accélérées ont plus de 10 ans lors de l'entrée au sein du programme, la part des entreprises créées plus récemment bénéficiant de ce dispositif tend à augmenter depuis 2021. Les entreprises accélérées en 2022 affichaient un chiffre d'affaires moyen de 15 M€ l'année précédant leur accélération, contre 23 M€ en 2015. Cette baisse reflète l'évolution des programmes d'accélération, dont l'offre s'est diversifiée et élargie à des profils d'entreprises plus variés

Enfin, les Accélérateurs ciblent des secteurs de plus en plus divers.  À titre d'illustration, la part des entreprises relevant des Industries Culturelles et Créatives (ICC) et du tertiaire hors ICC a augmenté entre 2015 et 2023, pour atteindre 46 % des entreprises accélérées en 2023 ; la part d'entreprises relevant du secteur industriel se stabilise autour de 35 %, 45% en incluant les services à l'industrie.

Les entreprises accélérées ont augmenté leur CA de +5 % de plus que les entreprises similaires mais non accélérées, trois ans après l'entrée dans un accélérateur

Une analyse d'impact ex post a été conduite sur 1 758 entreprises ayant intégré un accélérateur entre 2015 et 2022 soit toutes les entreprises pour lesquelles on dispose d'au moins un bilan postérieur à l'entrée dans l'accélérateur. Cette analyse d'impact a été réalisée avec une méthode économétrique robuste, incluant la construction d'un contrefactuel de façon à isoler l'impact de l'accélérateur sur la trajectoire économique des entreprises étudiées. En moyenne, les entreprises accélérées ont connu un surcroît de croissance de +5 % de leur chiffre d'affaires à horizon trois ans après leur entrée dans le programme d'accompagnement, ainsi que +10 % de croissance des effectifs en ETP, par rapport aux entreprises de comparaison. Cela se traduit, en moyenne par 761 K€ de CA supplémentaire sur trois ans, ainsi que 6 ETP supplémentaires pour une entreprise accélérée par rapport à la population témoin. Sur l'ensemble des 1 758 entreprises étudiées, on estime ainsi le surplus à 1,4 Md€ et 11 004 ETP de surcroît de CA et d'emploi générés par les participants. Le coût brut moyen pour les finances publiques d'un accélérateur étant d'environ 30 000€ par entreprise accélérée, le coût brut est estimé à 5 000€ par emploi supplémentaire créé, un coût faible en comparaison de la stimulation sur l'emploi.

Les impacts varient en fonction du type d'Accélérateur, de la taille de l'entreprise ou de son secteur d'activité. En particulier, les entreprises du secteur de l'industrie et des services à l'industrie connaissent un impact de +8 % de CA à horizon trois ans et +11 % d'ETPs. La taille des autres sous-échantillons permet en revanche difficilement de conclure quant à des impacts spécifiques par taille d'entreprise ou par type d'Accélérateur, le nombre d'entreprise étant encore trop restreint pour obtenir des résultats significatifs d'un point de vue statistique.

« Cette étude confirme les résultats de l'évaluation précédente sur un échantillon et une période plus large, et démontre une nouvelle fois l'impact élevé des Accélérateurs sur l'activité des entreprises accélérées pour un coût en regard très modéré du dispositif », déclare Pascal Lagarde, directeur exécutif en charge de l'International, de la Stratégie, des Etudes et du Développement de Bpifrance.

« L'impact des Accélérateurs sur la croissance et la transformation des PME est aujourd'hui clairement démontré. Cette nouvelle étude économétrique confirme leur efficacité, notamment en matière de création d'emplois et en fait l'une des mesures publiques les plus performantes pour accompagner les entreprises. Ce succès, nous le devons aussi à nos partenaires – État, Régions, fédérations et organisations professionnelles – qui cofinancent ces dispositifs et suivent leur déploiement. Leur engagement est essentiel pour continuer à faire grandir nos PME. », poursuit Matthieu Heslouin, Directeur exécutif en charge du Conseil chez Bpifrance.

Retrouvez l'étude complète et ses nombreuses analyses complémentaires
https://lelab.bpifrance.fr/evaluation_10_ans_accelerateurs_bpifrance

Méthodologie de l'étude

Cette étude a été réalisée par le cabinet Veltys et supervisée par un comité de pilotage associant Bpifrance et la Direction Générale des Entreprises. L'étude s'appuie sur un jeu de données comprenant l'ensemble des activités des Accélérateurs de Bpifrance, ainsi que des données de la statistique publique (INSEE, DGFIP, INPI), mises à disposition via le Centre d'Accès Sécurisé aux Données (CASD) dans le cadre de ce projet de recherche. Ces données s'arrêtent à 2023 pour l'analyse de l'activité de Bpifrance (dernière année de disponibilité des données de l'activité des fonds partenaires), et à 2022 pour l'analyse des caractéristiques et des performances des entreprises. La méthodologie retenue dans cette étude vise à isoler l'impact du dispositif sur les entreprises bénéficiaires, c'est-à-dire à mesurer l'écart entre la situation réelle ex post de ces entreprises et la situation qui serait la leur si elles n'avaient pas intégré d'Accélérateur. Pour ce faire, il convient d'établir un contrefactuel composé d'entreprises comparables aux entreprises accélérées (taille, secteur d'activité, dynamisme de croissance…) mais qui n'ont pas bénéficié d'un Accélérateur. Ce contrefactuel a été défini parmi d'autres entreprises clientes de Bpifrance. Une méthode d'appariement a permis de sélectionner parmi ces entreprises clientes de Bpifrance les entreprises les plus similaires aux entreprises accélérées, à raison de 1 entreprise accélérée pour maximum 5 entreprises clientes. A l'issue de ce travail de reconstitution d'un échantillon contrefactuel, la modélisation de l'impact consiste à comparer la dynamique des entreprises accélérées à celles des entreprises similaires non accélérées, avant et après entrée dans l'Accélérateur (méthode dite de double différence). Enfin, de nombreux tests de robustesse ont été conduits à l'occasion de cette étude (estimation sur plusieurs sous périmètre tels que la génération d'entrée dans un accélérateur ou le type de programme, utilisation d'un contrefactuel élargi…). Les résultats restent très proches et significatifs dans l'ensemble de ces configurations, ce qui permet de conclure à la solidité des résultats présentés.

[1] Les entreprises sont qualifiées ici comme innovantes si elles ont le statut de « jeune entreprise innovante » ou fait une demande de brevet, ou bénéficié du CIR/CII dans les trois années précédant leur entrée dans l'accélérateur

[2] Pour les petites entreprises, le total du bilan est fixé à 7 500 000 d'euros, le montant net du chiffre d'affaires à 15 000 000 d'euros et le nombre moyen de salariés employés au cours de l'exercice à 50.