Indice Entrepreneurial Français 2023 : l’entrepreneuriat continue de fleurir en France
16 Novembre 2023
Temps de lecture : 7min
Paris, le 16 novembre 2023 – Pour sa 4e édition, l'Indice Entrepreneurial Français (IEF) montre une France toujours plus propice à l’engagement entrepreneurial. Réalisée par l'Ifop pour le compte de l’Observatoire de la création d’entreprise de Bpifrance Création, l'enquête nationale, menée auprès de 5 500 personnes représentatives de la population française, révèle que 32 % des Français participent désormais à la chaîne entrepreneuriale, contre 30 % en 2021.
Qu'ils aient l'intention de créer leur entreprise, qu'ils en portent le projet ou qu'ils soient déjà chefs d’entreprise ou anciens chefs d’entreprise, un tiers des Français est engagé en 2023 dans une dynamique entrepreneuriale. Malgré une dégradation de la conjoncture économique ces dernières années, l’appétence entrepreneuriale en France repart avec une hausse de 2 points par rapport à 2021, une année étale à celle de 2018.
L’IEF 2023 fait état d'une hausse continue de cet engagement chez les femmes, les jeunes, et surtout chez les habitants des Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), démontrant que les écarts avec la moyenne pour la France entière se réduisent. Les chiffres indiquent également que 1 Français sur 4 considère l’entrepreneuriat comme un choix de carrière idéal et que 9 sur 10 ont une image positive de l’entrepreneur.
« La reprise de l’appétence pour la création d’entreprise, matérialisée par cette enquête nationale d’envergure, fait écho aux chiffres de la création d’entreprise observés dans tous les territoires sur les dix dernières années. » déclare Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance « Un dynamisme entrepreneurial qui a créé les conditions d’un accroissement naturel du vivier d’entreprises en France, que Bpifrance accompagne au quotidien par le soutien que nous apportons aux entrepreneurs dans toutes les phases de vie de leur projets. »
Les chefs et ex-chefs d’entreprise portent la dynamique de la chaîne entrepreneuriale en 2023
Désormais, 1 Français sur 3 participe à la chaîne entrepreneuriale en 2023, 17 % sont des chefs d’entreprise, 18 % des ex-chefs d’entreprise, 13 % des porteurs de projet et 8 % des intentionnistes. Et 1 sur 10 a plusieurs casquettes.
Cette dynamique, portée en particulier par les chefs d’entreprise et ex-chefs d’entreprise (+ 4 points chacun par rapport à 2021) mais aussi par les porteurs de projet (+ 2 points) montre que la proportion de Français qui ont passé le cap de l’intention de créer ou reprendre une entreprise a augmenté : ils comptent pour 26 % en 2023 contre 22 % en 2021. En contrepoint, la tendance est à la baisse depuis 2016 chez les intentionnistes et plus de 37 % des Français sont en dehors de la dynamique entrepreneuriale sans raison particulière.
Ces résultats font donc état d’une France aux multiples regards sur l’entrepreneuriat, avec d’une part une France très entreprenante, enchaînant les projets de création/reprise (14 % des Français de la chaîne sont des serial entrepreneurs), et de l’autre une France encore aux balbutiements de l’entrepreneuriat (80 % des intentionnistes sont des primo-accédants à la chaîne) ou qui n’a pas d’appétence particulière pour entreprendre (plus de la moitié des Français situé hors de la chaîne n’y voient pas d’intérêt, ou n’y ont jamais songé). Ce phénomène prouve également qu’une fois la phase de l’intention franchie, les parois entre les différentes phases se font plus perméables.
Les jeunes, toujours très engagés dans l’entrepreneuriat
Près de 6 jeunes (moins de 30 ans) sur 10 se déclarent appartenir à la chaîne entrepreneuriale, alors qu'ils représentent 17 % de la population française de 18 ans et plus. Ceci reflète une plus forte acculturation à l'entrepreneuriat ainsi qu'un accès plus aisé au monde de l’entrepreneuriat, notamment par des expériences courtes : le poids des jeunes qui ont cessé ou cédé une activité augmente en 2023, passant en deux ans de 24 % à 36 %.
L’élan entrepreneurial féminin continue sur sa lancée de 2021
En 2023, 28 % des femmes participent à la chaîne entrepreneuriale. Bien que toujours sous-représentées par rapport à leur poids dans la population française, leur présence dans la chaîne entrepreneuriale progresse aujourd’hui aussi vite que celle des hommes : respectivement 2 et 3 points de plus qu’en 2021. À noter que cette participation féminine à la chaîne entrepreneuriale était déjà en augmentation de 3 points en 2021 par rapport à 2018.
De fait, le gender gap observé en 2021 au niveau national persiste, y compris dans les QPV : il est de même ampleur quels que soient les territoires, avec une dizaine de points d’écart de dynamique entrepreneuriale entre les genres (21 % chez les femmes contre 31 % chez les hommes dans les QPV, 28 % et 37 % au national).
Un phénomène de rattrapage entrepreneurial se fait jour au cœur des QPV
La proportion d’habitants des QPV impliqués dans l’entrepreneuriat est en croissance, confirmant la dynamique entrepreneuriale à l’œuvre sur ces territoires depuis plusieurs années. En 2023, 1 personne sur 4 des QPV participe à la chaîne entrepreneuriale en comparaison de 1 sur 5 en 2021. Tant et si bien que l’écart n’est plus que de 6 points entre l’indice des QPV et celui pour la France entière, contre 10 points en 2021.
Comme au niveau national, la part des femmes dans la chaîne entrepreneuriale progresse autant que celle des hommes. L’écart entre genres dans les QPV reste donc quasi stable (10 pts) par rapport à 2021, et celui entre la France entière et les QPV se réduit aussi, chez les femmes (- 5 pts) comme chez les hommes (- 3 pts).
L’augmentation du nombre d'habitants des QPV impliqués dans l’entrepreneuriat s’explique par une exposition entrepreneuriale en hausse par rapport à 2021 et par leur implication croissante à diverses activités « pré-entrepreneuriales » : en 2023, 45 % des habitants des QPV ont peu ou prou de relation avec l’entrepreneuriat, ils étaient 61 % en 2021 ; par ailleurs, 25 % des résidents des QPV ont participé à des actions de sensibilisation ou de formation à l’entrepreneuriat, soit une augmentation de 9 points en deux ans.
Cependant, le passage à l’acte entrepreneurial est toujours moins aisé dans les QVP : s’il y a 2 fois plus d’intentionnistes dans les QPV qu’au niveau national, il y a 5 fois moins de porteurs de projet et de chefs d’entreprise qu’à l’échelle de l’Hexagone. Ce qui donne tout son sens au programme d’action renforcée engagé dans le cadre du plan Entrepreneuriat Quartier 2030.
Un a priori positif pour l'entrepreneuriat malgré un sentiment de forte pression
En 2023, 1 Français sur 4 estime que le choix de carrière le plus intéressant serait de travailler à son compte ou d’avoir sa propre entreprise – une constante par rapport à l’IEF 2021, en dépit de la dégradation de la conjoncture économique. Par ailleurs, l’entrepreneuriat bénéficie toujours d’une vision très positive au sein de la population française, tant en termes d’épanouissement personnel (81 %) que de statut social (74 % estiment qu’être entrepreneur apporte de la reconnaissance sociale).
Toutefois, la pénibilité perçue du statut d’entrepreneur peut agir comme un frein : 79 % de la population estiment qu’être entrepreneur pèse sur la santé mentale ou physique (une part qui monte à 81 % chez les acteurs de la chaîne). Une perception entérinée par la part des Français dans la chaîne qui affirment que leur vie professionnelle les stresse (63 % contre 40 % pour les Français hors-chaîne).
Parmi la population française qui ne participe pas à l’aventure entrepreneuriale, 44 % ont pensé à entreprendre mais n’ont pas osé franchir le pas, notamment par crainte du niveau des responsabilités et de stress qui incombe à l’entrepreneur, d’un risque d’échec trop important ou d’un niveau de revenu insuffisant ou trop instable.
Une sollicitation forte de la part des chefs d’entreprise et des porteurs de projet pour un accompagnement
En 2023, la moitié des chefs d’entreprise et 2/3 des porteurs de projet ont sollicité un accompagnement. Ils sont respectivement 6 et 4 sur 10 à l’avoir obtenu. L’entourage proche reste le premier cercle d’accompagnement des chefs d’entreprise (36 %). Pour les porteurs de projet, il s’agit du groupe des incubateurs, accélérateurs et pépinières (30 %) et du collectif Cap Créa* (22 %).
Pour Marie Adeline-Peix, Directrice exécutive en charge de Bpifrance Création, « Cette enquête se révèle un outil clef pour notre plan stratégique à l’horizon 2027, en confirmant l’importance des actions à mener – en particulier auprès des intentionnistes – pour réduire les risques et aider au passage à l’acte par le biais de l’accompagnement et du financement apportés notamment par les Réseaux membres du collectif Cap Créa engagé en faveur de l'entrepreneuriat. ».
Retrouver l’étude complète ici :
Contacts Presse
En savoir plus
À propos de l’Observatoire de la création d’entreprise et de l’Indice entrepreneurial français
Avec son Observatoire de la création (OCE), Bpifrance Création suit et analyse l’évolution de la création d’entreprises en France et dans ses territoires.
Espace de veille et lieu de production de travaux socio-économiques sur les thématiques liées à l’entrepreneuriat, l’OCE entend partager cette connaissance avec l’écosystème politique, financier et d’accompagnement à la création afin de faciliter leur prise de décision et ainsi contribuer à la transformation des intentions entrepreneuriales en activités économiques.
L’OCE diffuse en libre accès des informations chiffrées et historisées sur l’évolution de la création d’entreprises en France ; des notes d’analyse réalisées à partir de l’exploitation des enquêtes menées par l’Insee sur le profil des créateurs ainsi que sur les caractéristiques, le développement et la pérennité de leurs entreprises ; et l’Indice entrepreneurial français (IEF), un outil de mesure de l’implication entrepreneuriale des Français.
Inspiré de l'Indice québécois initié par la Fondation de l'entrepreneurship en 2009, l’Indice entrepreneurial français a pour objectif de mesurer tous les deux ans :
* la chaîne entrepreneuriale, à savoir la part et la typologie des Français concernés par l'entrepreneuriat, déclinée en 4 profils : les intentionnistes (n’ont pas encore entamé de démarche pour créer), les porteurs de projet (sont en cours de montage de leur entreprise), les chefs d’entreprise, les ex-chefs d’entreprise (ont fermé ou cessé l’activité d’une entreprise) ;
* la culture entrepreneuriale vue à travers la perception et la représentation qu’ont les Français de l'entrepreneuriat, des compétences et qualités entrepreneuriales et de leur sensibilisation à l'entrepreneuriat.
Toutes les analyses sont disponibles ici :
À propos de Bpifrance
Bpifrance finance les entreprises – à chaque étape de leur développement – en crédit, en garantie et en fonds propres. Bpifrance les accompagne dans leurs projets d’innovation et à l’international. Bpifrance assure aussi leur activité export à travers une large gamme de produits. Conseil, université, mise en réseau et programme d’accélération à destination des start-ups, des PME et des ETI font également partie de l’offre proposée aux entrepreneurs. Grâce à Bpifrance et ses 50 implantations régionales, les entrepreneurs bénéficient d’un interlocuteur proche, unique et efficace pour les accompagner à faire face à leurs défis.
Plus d’information sur : www.bpifrance.fr - https://presse.bpifrance.fr/ - Suivez-nous sur X (ex-Twitter) : @Bpifrance - @BpifrancePresse