Paris, le 29 avril 2025 – Si 9 chefs d’entreprise sur 10 pensent que la formation est indispensable dans une vie de dirigeant, 62% déclarent n’avoir suivi aucune formation au cours des deux dernières années. A l’heure où les bouleversements environnementaux, technologiques et économiques se multiplient, il est pourtant plus que jamais nécessaire pour les dirigeants d’appréhender les impacts potentiels de ces transitions, positifs comme négatifs, sur leur entreprise. Afin de compléter son offre de formation destinée aux dirigeants et répondre au mieux à leurs besoins, Bpifrance Université a ainsi mené une enquête aux côtés de l’IFOP auprès de 515 dirigeants de PME et ETI visant à mieux déterminer leurs attentes et priorités.

La formation : un moment privilégié, toutefois difficile à incorporer dans un agenda de dirigeant

La formation est perçue comme un levier essentiel dans le parcours des dirigeants de PME-ETI, avec 91% qui considèrent indispensable de se former régulièrement. La quasi-totalité (94%) s’accordent sur le fait que le temps de formation est un moment agréable. Pour autant, seulement 38% ont suivi une formation au cours des deux dernières années. À noter que ce chiffre s'élève à plus de 60% pour les entreprises de 250 salariés et plus, soulignant un écart marqué entre de plus grandes structures où la formation semble intégrée aux pratiques et de plus petites structures où cela est bien moins systématique.

Les principales barrières à la formation évoquées sont d’ordre organisationnel : près de 9 dirigeants sur 10 (89%) estiment qu’il est difficile d’intégrer la formation dans leur emploi du temps. De plus, 24% déclarent éprouver des difficultés à identifier les formations adaptées à leurs besoins, un frein supplémentaire à leur montée en compétences.

Les dirigeants souhaitent se former pour mieux gérer leur entreprise, mais aussi pour anticiper les transformations de demain

Les dirigeants de PME-ETI se forment principalement pour « rester à la page ». Près de la moitié (45%) déclarent que la remise à niveau de leurs connaissances est leur principale motivation. Derrière cette nécessité de mise à jour, d’autres facteurs influencent la décision de suivre une formation, notamment la curiosité personnelle (33%), l’accompagnement d’un nouveau projet (28%), la résolution de problématiques opérationnelles (23%) et les sujets d’actualité qui pourraient impacter l’entreprise (22%).

Si certaines formations ont déjà été suivies par un nombre significatif de dirigeants, notamment la gestion des ressources humaines et le management (38%) ou encore les fonctions support telles que les questions juridiques et/ou la finance (23% chacune), d’autres suscitent un fort intérêt pour de futures formations. Notamment, les thématiques perçues comme incarnant les « enjeux de demain » tels que la transformation digitale et l’IA (30%), le développement stratégique et les nouveaux business models (26%), le développement personnel (24%) ou encore la transition environnementale (24%) sont celles qui suscitent les plus forts taux d’intérêt. Pour autant le développement de compétences socles et transverses telles que les compétences managériales (27%), juridiques (25%) et financières (19%) reste central. On remarque par ailleurs que les thématiques opérationnelles liées à l’activité directe de l’entreprise (incluant le marketing, les ventes et la supply chain et la production) n’intéressent qu’une minorité de dirigeants (entre 9% et 11%).

Les dirigeants plébiscitent des formations concrètes, courtes et adaptées à leur emploi du temps

Lorsqu’ils se projettent dans une formation, les dirigeants de PME-ETI privilégient des formats traditionnels et opérationnels, qui s’intègrent plus aisément dans leur emploi du temps chargé.

• Le format présentiel reste plébiscité par une majorité de dirigeants (56%), avec une prédilection pour des formations de courte durée : d’une heure à quelques heures maximum (44%) ou une journée (40%).
• Les exercices pratiques (40%) et les échanges entre pairs (29%) sont les formats les plus appréciés, loin devant les apports théoriques (16%) et les conférences inspirantes (15%).
• 63% estiment que la formation n’a pas besoin d’être certifiante pour être pertinente, mettant davantage l’accent sur l’acquisition rapide de compétences utiles plutôt que sur un diplôme formel.

Si seuls 4% des dirigeants interrogés disent s’être déjà formés en e-learning, l’intérêt pour des plateformes offrant des contenus à la demande et des sessions interactives est bien compris, notamment grâce à la possibilité d’avancer à son propre rythme (qui intéresse 39% des dirigeants), de suivre des formations à distance (27%) et de pouvoir le faire en dehors des heures de travail « habituelles » (27%). L’émergence de nouveaux formats commence également à séduire, notamment les formations hybrides, combinant des sessions en ligne et en présentiel, gagnent en intérêt (17%).

« Les enseignements de cette étude nous seront précieux », se réjouit Hélène Clément, directrice de Bpifrance Université, « ils vont nous permettre d’ajuster nos modalités de formation et de développer une offre toujours plus pertinente pour répondre aux besoins et attentes des entrepreneurs. Sur le fond, certaines thématiques ont été identifiées comme prioritaires, tandis que sur la forme, des attentes ont émergé concernant une plus grande hybridation et personnalisation des parcours de formation. »

Partie intégrante des expertises proposées par la Direction Accompagnement qui propose également des programmes d’accompagnement Accélérateurs et une offre de Conseil, les formations proposées par Bpifrance Université depuis plus de 10 ans[1] sont conçues pour faire monter en compétences les entrepreneurs et leurs équipes dirigeantes sur les fondamentaux des sciences de gestion, les soft skills et les transitions en cours (climat, IA…), au bénéfice de leur entreprise.

Méthodologie de l’étude :

Menée début 2025 par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de 515 dirigeants de PME et ETI et complétée de seize entretiens qualitatifs[2], cette enquête menée par l’IFOP pour Bpifrance Université entre le 13 janvier et le 3 février 2025 apporte des données statistiques du point de vue des chefs d’entreprise sur leurs attentes et priorités de formation en tant que dirigeant. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas sur les critères de région, taille d'entreprise et secteur d'activité. Ces informations précieuses vont être mises à profit par Bpifrance Université pour adapter son offre de formation destinée aux dirigeants et répondre au mieux à leurs besoins.

[1] Avec un lancement des programmes Accélérateurs ainsi que de la plateforme digital learning Bpifrance-universite.fr en 2015.

[2] Ces entretiens qualitatifs ont été menés avec des chefs d’entreprise accompagnées par la Direction Accompagnement de Bpifrance, utilisateurs (11 entreprises) ou non de Bpifrance Université.