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COMMENT GAGNER LA BATAILLE DE LA RÉINDUSTRIALISATION ? REGARDS CROISÉS ENTRE TERRITOIRES, INDUSTRIELS ET HABITANTS DE LA RÉGION HAUTS-DE-FRANCE

14 Novembre 2024

Temps de lecture : 9min

Paris, le 14 novembre 2024 – Bpifrance Le Lab dévoilait le 15 mai dernier les résultats d’une étude d’une ampleur inédite sur la réindustrialisation, combinant projections économiques d’ici 2035, cartographie du potentiel industriel des territoires, perceptions croisées de citoyens et d’industriels, et analyse des stratégies de croissance des industriels. Après cette étude nationale, Bpifrance Le Lab décline son approche pour 12 régions (toutes les régions métropolitaines hors Corse). La région des Hauts-de-France fait ainsi l’objet d’une publication régionale à l’occasion de la Semaine de l’Industrie.

 

L’industrie occupe une place notable dans l’économie de la région

L’industrie manufacturière représente 15% de la valeur ajoutée produite en région Hauts-de-France. La région représente elle 9% de la valeur ajoutée industrielle française, elle a un rôle à jouer vis-à-vis de l’ambition nationale de réindustrialisation.

Plusieurs baromètres l’illustrent. Selon celui d’EY sur l’Attractivité de la France, la région capte 9% des Investissements Directs Etrangers (IDE) accueillis par le pays en 2023, soit 110 IDE, comme ProLogium dans les batteries électriques à Dunkerque ou encore GSK  Vaccines dans la production de vaccins à Saint-Amand-les-Eaux. Si la région a connu en 2023 davantage de fermetures de sites que d’ouvertures selon le baromètre industriel de la DGE, certaines ouvertures notables ont eu lieu, notamment Inblue dans les microalgues à Douvrin et Cérélia dans les pâtes à cuire à Saint-Laurent-Blangy. En outre, d’après l’Observatoire des startups et PME industrielles de Bpifrance, 151 start-ups industrielles ont leur siège dans les Hauts-de-France en 2023, soit 6% des sièges des 2 523 start-up industrielles françaises.

 

Les Hauts-de-France comptent 23 zones d’emploi, aux atouts multiples.

La région se distingue particulièrement par ses larges zones foncières (228 Ha de sites clé en main et 658 Ha de foncier économique). Elle est traversée par des axes autoroutiers majeurs comme l’A1 (Paris-Lille) ou l’A4 (Paris-Strasbourg), qui facilitent le transport routier des marchandises. Les différents ports constituent des plateformes multimodales stratégiques pour la logistique : le port de Calais permet un accès direct à l’Angleterre, le port de Dunkerque est le troisième port français en termes de trafic, et le port de Boulogne-sur-Mer est le premier en nombres de débarquements.

Quant à son écosystème industriel, le taux d’emploi industriel est légèrement supérieur à la moyenne nationale bien que la tendance soit à la destruction d’emplois industriels entre 2017 et 2019. En moyenne 67% des zones d’emploi de la région sont couvertes par le dispositif Territoires d’Industrie. Enfin, la région dispose de sept sites industriels compris dans les 100 plus grands de France et cinq pôles de compétitivité sont répartis sur la région.

En termes de compétences, les écoles de la région forment 7 118 élèves en dernière année de cursus en voie professionnelle ou BTS dans des formations liées à l'industrie, représentant 9% des talents industriels français, notamment grâce aux IUT offrant des formations spécialisées (logistique et gestion de production industrielle, science des matériaux, compétences pratiques en mécanique, qualité, maintenance industrielle). La région dispose également de neuf écoles de production formant des jeunes en décrochage scolaire, vers des métiers de conducteur d’installation de production, technicien d’usinage, et à des qualifications en métallurgie.

La région est globalement peu exposée aux catastrophes naturelles craintes par les industriels, quoique toutefois sujette inondations et aux mouvements des argiles.

 

Que pensent les 159 industriels et 483 habitants de la région ayant répondu à l’enquête ?

Sur les 2 828 industriels ayant répondu à l’enquête sur leur vision de la réindustrialisation et sur leurs projets industriels, 159 sont implantés dans les Hauts-de-France. Sur les 5 000 citoyens français interrogés sur la réindustrialisation en France et ses implications, 483 habitent la région.

Les industriels de la région perçoivent une industrie restée solide dans leur territoire, tandis que les citoyens y voient plutôt une grandeur révolue. 76% des dirigeants industriels pensent que l’industrie de leur territoire est restée résiliente à travers le temps, tandis que 53% des habitants estiment que la région n’est pas un grand territoire industriel. Si la région concentre la plupart des annonces d’ouverture de gigafactories du pays, qui peuvent avoir suscité chez les dirigeants une perception de « rebond » industriel, la désindustrialisation a laissé des traces chez les anciens salariés qui ont connu des vagues de licenciements.

Les trois secteurs industriels les plus acceptés dans la commune d’habitation des répondants de la région sont la pharmacie, l’agroalimentaire et le textile.

 

84% des industriels implantés dans les Hauts-de-France se déclarent attachés à leur territoire.

Cet attachement trouve en partie sa source dans l’histoire personnelle des dirigeants avec le territoire, 62% y ayant grandi. Ils démontrent leur attachement en privilégiant, dans leurs projets de développement, une implantation à proximité de leur usine, plutôt qu’un déménagement ailleurs en France.

70% prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires dans les trois ans à venir. Pour une large majorité d’entre eux (53%), cette croissance se traduirait par une nouvelle implantation.

Lorsqu’ils ont un projet de nouvelle implantation, les industriels sondés anticipent d’abord une extension de site (citée par 34%) et dans une moindre mesure une création de site (10%), un déménagement (7%), une relocalisation (3%) et une délocalisation (1%).

Sur les 159 industriels sondés dans les Hauts-de-France, 71 ont exprimé avoir le projet d’une nouvelle implantation en France, dont 30 estiment avoir un besoin foncier inférieur à 2 Ha. Les 3 filières les plus représentées sont l’agroalimentaire, la construction et les mines et métallurgie.

 

« L’industrie a profondément marqué le territoire français et ses paysages, et va continuer de le faire. Mais cette industrie qui se renouvelle en profondeur, en se décarbonant, en répondant aux nouveaux besoins, regarde de nouveaux critères au moment de choisir son implantation. La sobriété foncière et la pénurie structurelle de compétences en particulier modifient le rapport aux territoires. Et contrairement à une idée reçue, tous ont du potentiel : certains peuvent et souhaitent attirer de grands projets, d'autres s'appuient sur le tissu de leurs PME locales, d’autres encore se découvrent des atouts industriels parce qu’ils proposent un cadre de vie attractif. La mobilisation de ces atouts et la constance dans les stratégies menées en faveur de l’industrie conditionnent la poursuite du mouvement de réindustrialisation pour atteindre 12 points de PIB en 2035. » déclare Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance.

 

Point de vue de la Région

« Les résultats de cette étude confirment ce que nous observons sur le terrain : la Région Hauts-de-France joue un rôle central dans la réindustrialisation de notre pays. Avec 9 % de la valeur ajoutée industrielle française et une attractivité forte pour les investissements étrangers, nous avons démontré notre capacité à attirer des projets d’envergure.

Cette dynamique ne doit pas nous faire oublier les défis encore présents. Nous restons déterminés à transformer les difficultés en opportunités. C’est d’ailleurs tout le sens de notre stratégie régionale : encourager la montée en compétence de nos jeunes et soutenir les entreprises.

La résilience des industriels de notre région attachés aux Hauts-de-France qui prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires dans les trois ans à venir est à souligner.  Cela témoigne non seulement d’un attachement au territoire, mais aussi d’une confiance en l’avenir. Ensemble, avec nos partenaires industriels, nous continuerons à renforcer notre écosystème pour faire des Hauts-de-France un moteur de la renaissance industrielle française.

L’atout indéniable des Hauts-de-France est d’être une industrie diversifiée. La Région avec sa dynamique rev3 est un modèle de développement durable et de marche vers la neutralité carbone.  Aujourd’hui, Hauts-de-France rime avec vallée européenne de la batterie. De la fabrication des batteries électriques, au recyclage en passant par la production des composants laissant toute la place à l’écosystème de l’industrie durable et décarbonée de demain.

Pour cela, nous poursuivrons nos efforts, notamment en matière de formation professionnelle, car nos entreprises auront besoin de talents qualifiés pour croître et se moderniser. Nous devons également nous appuyer sur nos infrastructures exceptionnelles, nos ports stratégiques, demain le Canal Seine-Nord Europe, et nos espaces disponibles pour attirer de nouvelles implantations.

Mais surtout, au-delà des chiffres, il y a une réalité humaine derrière cette réindustrialisation : celle des hommes et des femmes qui travaillent chaque jour pour faire vivre cette région. C’est pour eux que nous devons réussir cette bataille. Ensemble, continuons de transformer les Hauts-de-France ! »,

Xavier Bertrand

Président

Région Hauts-de-France

 

Méthodologie de l’étude :

  • Un cadrage macroéconomique
  • Un travail en chambre, challengé par le Copil et des industriels, pour mesurer – à partir d’une trentaine d’indicateurs – le potentiel de développement industriel des territoires et sa cartographie par zones d’emploi françaises
  • Plus de 200 personnes interviewées :
    • Dans le cadre de rencontres dans 4 territoires choisis pour leurs caractéristiques industrielles, rassemblant représentants de l’Etat, des Régions, des EPCI, et des industriels, : Figeac le 23 février 2024, Valenciennes le 18 mars, Châteauroux le 27 mars et Besançon le 5 avril. Pour ces rencontres, nous avons été accompagnés par les cabinets Ernst&Young, et Compagnum.
    • Dans le cadre d’entretiens réalisés auprès de dirigeants industriels, d’acteurs locaux et d’élus, de chercheurs, d’acteurs de la formation et d’experts de l’industrie.
  • Une enquête menée du 15 janvier au 22 mars 2024 auprès de 2828 dirigeants d’entreprises industrielles. Nous avons interrogé les 30 000 unités légales (en excluant les entreprises ayant moins de 10 salariés), ce sont donc les directeurs de site qui nous ont répondu. Dans ces 2828 répondants :
    • 8% de start-up industrielles,
    • 57% de PME ayant moins de 10 millions d’euros de CA,
    • 23% de PME ayant entre 10 et 50 millions d’euros de CA
    • 10% d’ETI
    • 0,7% de grandes entreprises (soit 20 des 81 grandes entreprises du secteur de l’industrie manufacturière en France).
  • Une enquête menée du 14 décembre 2023 au 13 février 2024 auprès d’un échantillon de 5000 citoyens français, représentatif selon le genre, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle et la région. Il est complété par des sur-échantillons sur 49 zones d’emploi spécifiques sur les 306 au total en France métropolitaine (à proximité de sites SEVESO par exemple), représentant 4400 répondants supplémentaires. Cette enquête a été réalisée par Potloc.

 

Retrouvez l’intégralité de l’étude sur: https://lelab.bpifrance.fr/industriehautsdefrance

Contacts Presse

Sophie Santandrea

07 88 09 28 17

sophie.santandrea@bpifrance.fr

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À propos de Bpifrance Le Lab :

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  • relier les dirigeants-lecteurs au sein d’une communauté de recherche participative.

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