Baromètre Bpifrance Le Lab - Rexecode « Trésorerie, Investissement et ...
21 Mai 2024
Temps de lecture : 8min
Paris, le 21 mai 2024 – Bpifrance Le Lab et Rexecode présentent le baromètre « Trésorerie, Investissement et Croissance des PME / TPE » du 2ème trimestre 2024, comportant un focus d’actualité consacré aux besoins d’investissement des entreprises.
- La situation de trésorerie des entreprises s’est détendue au cours du trimestre et les perspectives d’évolution à court terme s’améliorent. Les conditions de financement restent aisées : la part de dirigeants rencontrant des difficultés à financer leur exploitation courante comme leurs investissements se maintenant à des niveaux proches de ceux observés avant pandémie.
- Les difficultés de recrutement et les contraintes de demande (actuelle et future) sont aussi fréquemment citées les unes que les autres en tant que frein à l’activité. Les tensions sur les approvisionnements continuent quant à elles de se relâcher. 31 % des dirigeants déclarent en avoir rencontrées depuis 2020. Parmi eux, 61 % (soit 19% des dirigeants) ont pris des mesures pour les contenir, principalement en augmentant leurs stocks ou en diversifiant leurs fournisseurs.
- Alors que la demande reste contrainte, 50 % des dirigeants comptent investir cette année, une proportion en baisse d’1 point sur le trimestre et de 5 points sur un an. Les dépenses d’investissement se redressent (+4 points ce trimestre) mais restent attendues en ralentissement cette année. Pourtant, les besoins d’investissement restent forts, en particulier pour assurer les transitions numérique et écologique :
- 55 % des PME / TPE ont investi au cours des 3 dernières années, et une majorité de dirigeants (61 %) estiment que les investissements réalisés ont été correctement proportionnés. 12 % les jugent néanmoins insuffisants.
- Le « gap » d’investissement[1] mesuré est plus important en ce qui concerne les investissements en digitalisation et robotisation, R&D et innovation, et environnementaux, même s’il s’est réduit depuis 2021. Il est le plus élevé dans l’intelligence artificielle, avec toutefois une forte incertitude entourant le calibrage de l’investissement dans ce domaine.
- A horizon 5 ans, la dynamique d’ensemble de l'investissement se maintiendrait par rapport au rythme moyen observé ces dernières années. Elle serait plus porteuse s’agissant des investissements en digitalisation et robotisation, R&D et innovation et environnementaux, où le déficit d’investissement perçu est plus important.
- L’environnement économique (climat des affaires, faiblesse de la demande anticipée) apparaît comme le premier frein influençant les décisions d’investissement des PME / TPE, suivi par les contraintes de financement et le manque de compétences.
1. Les PME et TPE s’attendent à une nette amélioration de leur situation de trésorerie ces prochains mois et bénéficient de conditions de financement toujours confortables. Les contraintes de demande jugées élevées les conduisent toutefois à ralentir leurs dépenses d’investissement pour l’année 2024.
Trésorerie : La situation de trésorerie des PME / TPE s’est légèrement améliorée ces 3 derniers mois (solde d’opinion en hausse de 2 points), ne conduisant toutefois pas à une amélioration du jugement sur le niveau actuel de trésorerie (−2 points). Les perspectives d’évolution future de la trésorerie s’éclaircissent nettement ce trimestre (+8 points, soit 5 points au-dessus de sa moyenne historique).
Investissement : Les intentions d’investissement confirment le ralentissement attendu en 2024. 50 % des dirigeants ont investi ou comptent investir cette année, une proportion en baisse sur le trimestre (−1 point) comme sur un an (55 % prévoyaient des investissements pour 2023 il y a un an). Le motif environnemental au sens large est un peu moins cité comme destination de leurs dépenses d’investissement qu’aux trimestres précédents. À 41 % des dirigeants, cette proportion est toutefois encore nettement supérieure à son niveau d’avant pandémie.
Accès au crédit : La part des dirigeants de PME / TPE rencontrant des difficultés d’accès au crédit reste limitée, proche des moyennes observées avant pandémie, aussi bien en ce qui concerne le financement de l’exploitation courante (stable à 21 %) que celui des dépenses d’investissement (−1 point à 17 %).
Freins à la croissance : Les difficultés de recrutement apparaissent comme le premier frein à la croissance (citées par 50 % des dirigeants), même si elles restent moins prégnantes qu’avant crise sanitaire (55 % en moyenne en 2019). Les inquiétudes relatives à la demande (actuelle ou future) sont une préoccupation aussi importante, citées également par 50 % des dirigeants (stable sur le trimestre). Les tensions sur les approvisionnements (prix, délais de livraison, etc.) s’atténuent encore un peu plus. 49 % des dirigeants déclarent y être confrontés (−3 points), dont 22 % jugent qu’elles affectent significativement leur activité.
2. Les mesures mises en place pour réduire les perturbations des chaînes d’approvisionnement depuis 2020 sont notamment passées par l’augmentation des stocks et la diversification des fournisseurs.
Depuis 2020, 31 % des dirigeants ont rencontré des difficultés d’approvisionnement (allongement des délais de livraison, pénurie) ou des perturbations sur leurs chaînes de fournisseurs étrangers. Parmi eux, 61 % ont pris des mesures pour les contenir (soit 19% de l’ensemble des dirigeants).
Parmi ces mesures, l’augmentation des stocks et la diversification des fournisseurs sont celles qui ont le plus aidé les dirigeants à limiter ces difficultés d’approvisionnement (resp. 78 % et 72 % des dirigeants ayant mis en place des mesures estiment qu’elles ont permis de réduire les perturbations rencontrées). L’augmentation du recours à des fournisseurs plus proches géographiquement (France ou UE) est également largement mis en avant (près de la moitié évalue un impact sur les difficultés d’approvisionnement rencontrées).
3. La majorité des dirigeants jugent les investissements réalisés au cours des 3 dernières années correctement proportionnés. Il resterait toutefois un « gap » à combler, en particulier s’agissant des investissements d’innovation, de digitalisation et environnementaux. La dynamique d’investissement à horizon 5 ans accélérerait cependant dans ces domaines où le déficit d’investissement perçu est le plus important. L’environnement économique est le principal frein influençant les décisions d’investissement.
55 % des PME / TPE déclarent avoir investi au cours des trois dernières années. 16 % ont investi chacune des 3 années et 39 % ont investi ponctuellement. 45 % n’ont réalisé aucun investissement sur cette période. Plus de la moitié des PME / TPE ont investi dans la digitalisation et robotisation (9 % dans l’intelligence artificielle), près d’un quart ont réalisé des dépenses de recherche et développement et innovation (R&DI), et environ un tiers ont réalisé des investissements environnementaux (dont 22 % à fin de décarbonation de leur entreprise).
61 % des PME / TPE estiment que les investissements réalisés sur les 3 dernières années ont été correctement calibrés (−3 points par rapport à l’été 2021). Cette proportion grimpe à 80 % chez les dirigeants ayant investi au cours des 3 dernières années. 12 % les jugent insuffisants (−2 points) tandis que 2 % estiment avoir surinvesti (−1 point). 25 % ne savent pas évaluer ex-post si le calibrage de leurs investissements était adéquat. Le gap d’investissement[1] est plus important s’agissant des investissements en R&DI, environnementaux ou visant la digitalisation et robotisation, mais il s’y est réduit par rapport à l’été 2021 (là où il est resté stable pour l’ensemble des investissements). Le gap d’investissement est le plus élevé dans l’intelligence artificielle, motif pour lequel l’incertitude quant au bon calibrage est toutefois la plus importante.
La dynamique d’investissement à 5 ans se maintiendrait globalement. La proportion de dirigeants prévoyant d’accélérer leurs dépenses d’investissement (16 %) est similaire à celle prévoyant de les ralentir (15 %), 36 % prévoyant de conserver leur rythme de dépenses actuel (le tiers restant étant incertain). Dans un contexte économique peu porteur où la dynamique d’investissement s’essouffle, les dirigeants sont moins optimistes qu’il y a 3 ans sur l’évolution future de leurs dépenses d’investissement. La dynamique d’investissement serait plus porteuse là où le déficit d’investissement perçu est plus important. C’est notamment le cas pour les investissements en R&DI, digitalisation et robotisation et environnementaux.
Sans surprise, l’environnement économique est le principal frein pesant sur les décisions d’investissement (59 % citent le climat des affaires et 30 % la faiblesse anticipée de la demande), suivi par les contraintes de financement (20 à 25 % citent la capacité interne de financement, le niveau actuel des taux d’intérêt ou encore de l’accès au financement externe) et le manque de compétences (24 %). Les freins varient selon la dynamique d’investissement anticipée et les types d’investissement. Au-delà du climat des affaires, principal frein dans tous les cas, la faiblesse de la demande apparaît plus contraignante parmi les dirigeants prévoyant de ralentir leurs investissements quand le niveau actuel des taux d’intérêt et le manque de compétences sont des freins plus puissants chez ceux prévoyant de les accélérer.
Retrouvez l’intégralité de l’étude en annexe et sur : https://lelab.bpifrance.fr/barometrepmemai2024 et sur rexecode.fr
Condition de réalisation de l’étude
Afin de mieux connaître la situation des PME et TPE en matière de trésorerie, de projets d’investissement et d’accès au crédit, Bpifrance Le Lab et Rexecode ont noué un partenariat qui se décline dans un sondage trimestriel conduit auprès des chefs d’entreprise.
Cette vingt-cinquième édition publique du Baromètre trimestriel Bpifrance – Rexecode, dédié à la Trésorerie, l’Investissement et la Croissance des PME et TPE, a été réalisée du 15 au 25 avril 2024, sur la base d’un questionnaire diffusé par voie numérique auprès de 3 265 PME / TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à 249 salariés et réalisant moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les réponses de 946 PME / TPE ont été traitées dans l’analyse récurrente et celles de 932 PME / TPE ont été traitées et redressées par taille d’effectif et secteur d’activité dans les interrogations thématiques et dans les questions relatives aux difficultés d’approvisionnement.
Le questionnaire comportait 10 questions autour des 3 axes : Trésorerie, délais de paiement, financement court terme/Investissement, financement de l’investissement/Freins à la croissance. Il était complété par des interrogations thématiques portant sur les besoins d’investissement.
[1] Mesuré comme l’écart entre les dirigeants estimant avoir surinvesti et ceux estimant avoir sous-investi, rapporté à l’ensemble des répondants (hors réponses « je ne sais pas »)
[1] (Dirigeants rapportant un excédent d’investissement – ceux rapportant un déficit) / (dirigeants se prononçant) * 100
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