1 décembre 2022

Qui sont les dirigeantes à la tête des PME-ETI ? Une représentation inédite de l'entrepreneuriat féminin en France

Paris, le 1er décembre 2022 - Les femmes représentent 49 % de la population active mais elles ne sont que 12 % à diriger une PME ou une ETI. Alors que leur représentation évolue dans les start-ups ou à la tête de grands groupes, que sait-on des dirigeantes de PME-ETI ? Bpifrance Le Lab, en partenariat avec le réseau Femmes Chefs d’Entreprises, a mené une enquête auprès de 417 dirigeantes et 743 dirigeants de PME de plus de 10 salariés et d’ETI. Cette étude propose une analyse comparée entre dirigeantes et dirigeants, ainsi qu’une analyse détaillée du profil des femmes à la tête de ces entreprises aujourd’hui.

L’entrepreneuriat féminin est souvent associé à la création d’entreprises, avec son corollaire la start-up ou la TPE dans les services à la personne ou aux entreprises. Les dirigeantes de PME-ETI sont ainsi les grandes oubliées. Qui saurait citer spontanément plusieurs noms de ces patronnes ? Si ces femmes partagent le même goût d’entreprendre et la même volonté d’un développement pérenne de leur entreprise que leurs pairs masculins, faisant d’elles avant tout des cheffes d’entreprise sans distinction de genre, les différences entre femmes et hommes sont nombreuses.

« Cette étude propose une photographie des femmes à la tête des PME-ETI françaises aujourd’hui et met en lumière la pluralité de leurs profils, en même temps qu’elle questionne la représentation de l’entrepreneuriat féminin. » déclare Elise Tissier, directrice de Bpifrance Le Lab. 

12% des dirigeant(e)s de PME-ETI sont des femmes. Parmi elles, 77% gèrent des entreprises de moins de 50 salariés.
La sous-représentation des femmes dans l’entrepreneuriat est un fait connu mais mal chiffré pour les entreprises de plus de 10 salariés. Si les femmes représentent un tiers des créatrices et créateurs d’entreprises (en flux annuel), elles ne sont que 12% aujourd’hui à diriger une PME ou ETI. Par ailleurs, ce chiffre masque une réalité encore plus cruelle, plus l’entreprise est grande (en chiffre d’affaires ou en nombre de salariés), moins elle a de chance d’être dirigée par une femme : 8% pour les entreprises de plus de 100 salariés, 6% pour celles en possédant plus de 250.
En revanche, on retrouve les femmes dans tous les secteurs d’activité, y compris ceux réputés masculins, comme l’industrie (22% contre 28% pour les hommes) et le BTP (12% contre 15% pour les hommes).

Diriger une PME : un métier plus récent pour les femmes
Ces cheffes d’entreprises de plus de 10 salariés ont en moyenne 50 ans. Elles sont plus souvent célibataires ou divorcées que les hommes, et ont moins d’enfants. Elles sont à 50% diplômées d’une filière de formation commerciale, là où les hommes sont à 54% diplômés d’une filière technique et scientifique. Avant de devenir cheffes d’entreprises, elles étaient plus souvent salariées non-cadres que les hommes (46 % contre 34%) et moins souvent salariées cadres (36 % contre 52%). En revanche, très peu étaient sans emploi (2%). Elles sont depuis moins longtemps à la tête de l’entreprise : 21% depuis plus de 20 ans (32% pour les hommes), et 18% depuis moins de 5 ans (12% pour les hommes).

Parmi les dirigeantes, 37% ont créé leur entreprise, 27% ont repris l’entreprise familiale et 10% seulement ont racheté une entreprise. On retrouve un point commun aux hommes : la création est la première voie d’accès à l’entrepreneuriat. Cependant deux divergences majeures ressortent : la reprise externe est deux fois plus faible pour les femmes, alors que la reprise familiale est à l’inverse deux fois plus importante.
Non seulement la cheffe d’entreprise ne se limite pas au fait d’être fondatrice, mais surtout les différences entre les profils de dirigeantes, selon la voie d’accès à l’entrepreneuriat, sont importantes.
La fondatrice a le goût d’entreprendre chevillée au corps, elle souhaite conserver son autonomie décisionnelle tout en opérant pour le bien commun. La repreneure familiale souhaite avant tout maintenir l’héritage familial. Elle dirige une entreprise de plus grande taille, plus souvent dans l’industrie et le BTP que ses homologues féminines. La repreneure externe souhaite être sa propre patronne. Elle est plus diplômée et plus expérimentée que les autres dirigeantes, mais est depuis moins longtemps à la tête de l’entreprise.
L’entourage de la fondatrice et de la repreneure externe la soutient même s’il n’est pas issu du milieu entrepreneurial. Contrairement à la repreneure familiale, la famille n’a pas influé sur leur choix de devenir cheffe d’entreprise.

43% des dirigeantes de PME-ETI sont majoritaires au capital, contre 57% pour les dirigeants. Cet écart de 14 points est quasiment inversé entre les dirigeantes et les dirigeants ayant des associé(e)s à parts égales (respectivement 28 % et 17 %).
Cette différence entre dirigeantes et dirigeants se retrouve dans toutes les voies d’accès : 31 % des fondatrices partagent le capital à parts égales (contre 22 % des fondateurs), 28 % pour les repreneures externes (contre 12 % pour les repreneurs externes) et 34 % pour les repreneures familiales (contre 23 % pour les repreneurs familiaux). Les dirigeantes sont ainsi moins présentes au capital que les hommes, et l’écart se creuse quand l’entreprise grandit.

25% des dirigeantes déclarent une rémunération annuelle (salaires, dividendes, avantages en nature, etc.) inférieure à 50 K€, 40% entre 50 et 100 K€, 35% supérieure à 100 K€. Leur rémunération est nettement plus faible que celle des dirigeants (respectivement 14%, 38% et 48%), quels que soient la taille de l’entreprise, le secteur d’activité et le taux de détention du capital. En revanche, l’écart s’efface lorsque les dirigeantes sont à la tête de familles monoparentales (célibataires ou divorcées, seules à s’occuper des leurs enfants).

Alors que l’emprunt bancaire constitue la principale source de financement des investissements (cité par 58% des femmes), loin devant l’autofinancement et la levée de fond, 61% des dirigeantes de PME-ETI considèrent l’accès au financement facile ; c’est 67% pour les hommes. Cette étude ne mesure donc pas de corrélation entre genre et accès au financement, mais met en lumière plusieurs facteurs impactant l’accès au financement : la taille et l’âge de l’entreprise, ainsi que la voie d’accès. Fondatrices et fondateurs condensent les difficultés de financement énoncées précédemment : à la tête d’entreprises de plus petite taille (87 % des fondatrices ont une entreprise entre 10 et 49 salariés, et c’est le cas pour 74 % des fondateurs), et plus jeunes en comparaison avec les autres.

Retrouvez l’intégralité de l’étude via le lien suivant : https://bit.ly/3AC4sNC


Méthodologie de l’étude :

Une enquête en ligne menée auprès de 34 000 dirigeant(e)s de PME-ETI, ayant permis de collecter 1 160 réponses au total : 417 dirigeantes et de 743 dirigeants.
Des entretiens semi-dirigés : 16 auprès de dirigeantes, 6 auprès de dirigeants et 5 auprès d’experts (enseignants-chercheurs, sociologue, psychologue…)
En complément, ont été mobilisés des résultats d’études antérieures de Bpifrance Le Lab, réalisées entre 2019 et 2021.


À propos de Bpifrance Le Lab :

Bpifrance Le Lab est un laboratoire d’idées pour les PME-ETI. Sa mission : stimuler les dirigeants pour faire face aux enjeux d’aujourd’hui et de demain, par 3 actions conjuguées :

- tirer les meilleures idées de la recherche et du terrain ;

- valoriser les expériences et les témoignages de dirigeants ;

- relier les dirigeants-lecteurs au sein d’une communauté de recherche participative.

 

Bpifrance Le Lab s’est doté de sa propre gouvernance, avec un Conseil d’orientation composé de personnalités interdisciplinaires et présidé par Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance.

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