23 Juillet 2018
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Paris, le 23 juillet 2018 - Après trois ans d’amélioration continue, les perspectives d’activité des PME sont restées élevées au premier semestre. Le rythme des embauches ralentit légèrement, mais les perspectives d’investissement demeurent bien orientées. Les capacités d’accélération à court terme semblent toutefois limitées, sans doute en lien avec les importantes difficultés de recrutement signalées, suggérant l’atteinte d’un palier de croissance.
Au premier semestre, les PME sont restées optimistes quant à l’évolution de leur activité : 42% des chefs d’entreprise espèrent une hausse de leur chiffre d’affaires en 2018 quand à l’opposé, seules 16% craignent une baisse. En novembre 2017, ces chiffres étaient respectivement de 47% et 21%. Inchangé par rapport à fin 2017, le solde d’opinion s’établit à +26 points et est à son meilleur niveau depuis 2011, dépassant sensiblement sa moyenne sur vingt ans (+18 points). Même si la plupart des PME anticipent toujours une activité dynamique, elles revoient très légèrement leurs perspectives de recrutement. L’indicateur d’emploi, à +15, est en recul de 2 points par rapport à il y a six mois, mais reste supérieur à sa moyenne de long terme (+9).
Les perspectives d’investissement (en volume) sont, elles, toujours bien orientées. A +3, l’indicateur en solde d’opinion progresse d’un point sur un an, 26% des PME annonçant des dépenses d’investissement en hausse et, a contrario, 23% en baisse. Pour rappel, d’après la précédente enquête menée en novembre dernier, 54% des PME avaient investi en 2017, soit 3 points de plus qu’en 2016 et la moitié d’entre eux avait investi des volumes plus importants qu’en 2016.
Les PME exportatrices, innovantes et celles ayant un effectif supérieur à dix salariés affichent un optimisme supérieur à la moyenne. Ces catégories de PME anticipent non seulement une progression de leur chiffre d’affaires supérieure à la moyenne mais aussi une croissance plus robuste qu’auparavant. En effet, l’indicateur d’activité des PME exportatrices (5% au moins de leur chiffre d’affaires à l’étranger) progresse de 3 points en six mois (+36 après +33 à fin 2017), celui des PME innovantes gagne 6 points (+44 après +38) et celui des PME de dix salariés et plus, 2 points (+35 après +32).
Du point de vue sectoriel, ces bons résultats généraux masquent des disparités :
- L’Industrie et les Services voient leur activité s’accélérer légèrement. A respectivement +30 et +28, leurs indicateurs progressent de 2 points en six mois.
- En revanche, le Tourisme et les Transports semblent avoir été affectés par la hausse du prix du pétrole et les grèves. L’indicateur d’activité du Tourisme, à +14, est en repli de 12 points et celui des Transports, à +25, en recul de 11 points.
- Pour l’emploi, si les PMI ont augmenté le rythme de leurs embauches au 1er semestre 2018 (hausse de l’indicateur de l’emploi de 4 points à +20), les Transports l’ont sensiblement ralenti (baisse de 13 points à +15).
Devant faire face à la fois à des contraintes d’offre et de demande, les PME ne prévoient pourtant globalement pas d’accélération de leur activité dans les prochains mois. Même s’il reste à un niveau élevé (+13), l’indicateur prévisionnel des carnets de commandes sur les six prochains mois est en léger repli (-2 points depuis fin 2017) notamment dans l’Industrie (+13, après +19 fin 2017).
Sur le plan de l’emploi, les PME ont probablement intégré les difficultés de recrutement auxquelles elles continuent de faire face. Actuellement, 41% d’entre elles disent faire face à des difficultés de recrutement, contre 34% il y a un an. Il s’agit de la proportion la plus élevée depuis 2002. Les PME des secteurs du Commerce/Réparation automobile (53%), des Biens intermédiaires (48%) et d’équipement (49%) et des Transports (48%) sont les plus affectées par ces difficultés.
Les capacités d’expansion du cycle semblent donc limitées à ce stade, dans un contexte macroéconomique par ailleurs de plus en plus incertain (normalisation des politiques monétaires, prix du pétrole, montée du protectionnisme).
« Cette vague d’enquête auprès des PME donne à nouveau des indications positives sur la bonne santé des entreprises françaises, notamment les plus internationalisées et les plus innovantes. Pour autant, on semble avoir atteint un ’palier’ dans l’optimisme, notamment en raison de difficultés sérieuses et persistantes que les PME rencontrent pour recruter », note Philippe Mutricy, Directeur de l'Évaluation, des Études et de la Prospective – Président, fondateur de Bpifrance Le Lab.
Condition de réalisation de l’enquête
La 67ème enquête semestrielle de conjoncture de Bpifrance Le Lab a été réalisée par interrogation de 29 400 entreprises de 1 à 249 salariés en mai/juin 2018, par voie postale ou numérique. L’analyse s’appuie sur un échantillon de 3 573 réponses reçues avant le 19 juin.
Les premiers résultats de synthèse sont disponibles sur le site. Les analyses sectorielles complémentaires, les extraits régionaux ainsi que les principales données de résultat seront diffusés dans les prochaines semaines.
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