7 mars 2022

Indice Entrepreneurial Français 2021 : les Françaises de plus en plus impliquées dans l'entrepreneuriat 

Paris, le 07 mars 2022 – A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Bpifrance propose un focus de l’Indice Entrepreneurial Français 2021 sur le lien entre genre et entrepreneuriat. Les résultats de l’enquête révèlent ainsi que si des disparités entre les femmes et les hommes persistent en matière d’entrepreneuriat, celles-ci tendent à se resserrer. Autre constat, l’IEF 2021 conforte l’idée que le clivage entre les hommes et les femmes tient davantage à une question d’état d’esprit et de sensibilisation que de compétences.

Fondé sur une enquête nationale menée par Ifop pour le compte de l’Observatoire de la création d’entreprise de Bpifrance Création auprès de 5 500 personnes représentatives de la population française, l’Indice Entrepreneurial Français (IEF)[1] avait dévoilé fin 2021, que la France était un terreau fertile pour l’entrepreneuriat avec 30 % des Français inscrits dans la chaîne entrepreneuriale[2] du pays. Ce focus permet, quant à lui, de constater une tendance au resserrement des écarts hommes/femmes en matière d’entrepreneuriat qui reflète une dynamique portée notamment par des entrepreneures jeunes et conscientes des problématiques sociétales.
 
 « L’excellente nouvelle de cette édition 2021 de l’IEF est l’implication croissante des Françaises dans l’entrepreneuriat (+ 3 points par rapport à l’édition 2018), et encore plus des femmes des Quartiers prioritaires de la politique de la ville où la progression de l’indice est de + 5 points en l’espace de 3 ans à peine » indique Philippe Mutricy, directeur de l’évaluation, des études et de la prospective à Bpifrance. Et Laurence Tassone, responsable de l’Observatoire de la création d’entreprise, précise que « penser à créer ou reprendre une entreprise, voire passer à l’acte devient donc plus naturel pour la gent féminine, même s’il reste encore un peu de chemin à parcourir pour atteindre une « présence entrepreneuriale » équivalente à leur poids dans la population française, un challenge relevé par Bpifrance Création et ses partenaires. »

Un clivage hommes/femmes qui tend à diminuer
La population française est constituée de 52 % de femmes, or elles ne sont que 46 % dans la chaîne entrepreneuriale. Les femmes y sont donc relativement sous-représentées mais moins qu’on ne pourrait le penser. Les acteurs de la chaîne entrepreneuriale englobent un tiers des Français contre un quart des Françaises, un écart qui s’illustre notamment chez les porteuses de projet, dont la part s’élève à 9 % en 2021 contre 13 % chez les hommes. Ce gender gap a cependant tendance à se réduire : l’Indice entrepreneurial des femmes, toutes composantes confondues, augmentent de 23 % en 2018 à 26 % en 2021, tandis qu’il est en baisse chez les hommes, avec 34 % en 2021 contre 37 % en 2018. Il est toutefois inexistant chez les intentionnistes : une dynamique encourageante, à condition que cela ne traduise pas un écart de comportement au moment du passage à l’acte de création.

Un gender gap principalement lié au manque de confiance de la part des femmes
Les réponses à l’enquête traduisent un problème de confiance bien étayé en littérature économique – qui pourrait s’apparenter au « syndrome de l’imposteur » – lorsque les femmes s’auto-évaluent : seules 5 femmes sur 10 affirment posséder les compétences pour entreprendre comme décider, négocier, ou présenter des résultats. Les femmes sont par ailleurs deux fois plus sensibles au risque d’échec (18 % contre 10 % chez les hommes). Elles témoignent également d’une plus faible pratique entrepreneuriale que les hommes : 4 sur 10 déclarent avoir eu une expérience du monde des affaires, de la création ou de la gestion d'entreprise, alors que cette proportion est de 1 sur 2 pour les hommes.
Dans le contexte de la crise sanitaire et des bouleversements professionnels qui en ont découlé, hommes et femmes n’ont pas eu la même appétence vis-à-vis de l’entrepreneuriat : les femmes ont eu tendance à se mettre à la recherche d’un nouvel emploi alors que les hommes ont déclaré avoir plutôt envisagé de travailler à leur compte.
À noter toutefois que les activités des cheffes d’entreprise s’inscrivent davantage dans la durée : seule 1 femme sur 10 a cédé ou fermé une entreprise, contre près de 2 hommes sur 10. Un autre constat qui permet de projeter un effacement progressif du clivage hommes/femmes.

La création d’entreprise comme moteur d’épanouissement chez les femmes
L’IEF 2021 montre que l’envie d’entreprendre des femmes est davantage guidée par la quête de sens dans leur projet professionnel : ce qui a motivé les femmes chefs d’entreprise à se lancer, c’est réaliser un rêve (26 % contre 17 % pour les hommes). À parité avec les hommes déjà entrepreneurs, elles veulent être leur propre patronne (24 %) ou exercer une activité en adéquation avec leurs valeurs (21 %). Plus notable encore, pour les femmes entrepreneures, les enjeux financiers passent à l’arrière-plan : l’augmentation des revenus ou du capital, motivation principale chez les hommes (26 %), arrive seulement en quatrième position (18 %). De même, créer son propre emploi ou celui d’un proche n’est pas prioritaire (7e position sur 12).

Une forte dynamique des femmes dans les Quartiers prioritaires de la politique de la ville
Même si la proportion des femmes inscrites dans une dynamique entrepreneuriale descend à 14 % dans les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et que l’écart hommes/femmes se creuse (- 8 points au niveau national contre - 11 points dans les QPV), l’Indice entrepreneurial des femmes y est en remarquable progression : + 5 points ces trois dernières années, soit presque deux fois plus que sur l’ensemble du territoire français (+ 3 points). Les QPV constituent ainsi des zones particulièrement dynamiques ; pour preuve, un tiers des femmes de la chaîne entrepreneuriale en QPV a moins de 24 ans. Toutefois, le passage à l’acte de création reste peu élevé : 1 femme intentionniste sur 10 en QPV deviendra chef d’entreprise.

En savoir plus sur le focus Femmes/Hommes de l’IEF 2021 : https://bpifrance-creation.fr/institutionnel/relation-femmes-a-lentrepreneuriat
Retrouver l’étude complète ici : Les femmes et l'entrepreneuriat (étude) / Infographie

 
[1] L’IEF est produit tous les deux ans. L’édition 2020 ayant été reportée en raison de la crise sanitaire, l’édition 2021 se présente donc comme une actualisation des deux IEF de 2016 et 2018.
[2] Cette chaîne entrepreneuriale est constituée des chefs d’entreprise (actuels ou qui ont cédé une entreprise), des porteurs de projet de création/reprise d’entreprise et des intentionnistes, à savoir les Français qui ont l’intention un jour de créer ou de reprendre une entreprise.

Nathalie Police

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nathalie.police@bpifrance.fr

 

Sophie Santandrea

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