14 Février 2025
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Paris, le 14 février 2025 – Bpifrance Le Lab présente la 2ème édition du baromètre « Au-delà des frontières : les PME et l’export » pour l’année 2025 : une étude sur les perspectives à l’export des PME françaises, les principaux risques perçus et les incitations à exporter. Cette étude, basée sur les retours de près de 5 000 dirigeants de PME, montre que, malgré le contexte mondial incertain, l’export est un levier de croissance pour les PME, surtout pour celles qui se projettent en dehors du marché européen.
- L'export constitue un atout majeur pour les PME : 77 % des PME ayant exporté au cours des 5 dernières années rapportent un impact positif des exportations sur leur activité, dont 37 % un impact positif fort. Parmi elles, 86 % jugent ces bénéfices conformes voire supérieurs à leurs attentes. Les PME exportant régulièrement, en particulier en dehors de l’UE, sont plus nombreuses à percevoir des bénéfices importants pour leur activité.
- En 2025, 26 % des PME ont l’intention d’exporter, soit 3 points de plus que l’an passé. L’Union européenne (UE) reste de loin la principale région visée, par 83 % des PME prévoyant d’exporter. 62 % prévoient d’exporter en dehors du marché unique européen. Les dirigeants restent plus nombreux à prévoir d’augmenter leurs exportations (15 %) que les réduire (13 %). Les PME prévoyant d’exporter en dehors de l’Union européenne conserveraient des exportations dynamiques.
- L’activité des PME a ralenti en 2024, qu’elles soient exportatrices ou non, alors que l'environnement international est marqué par les incertitudes, à la fois politiques, géopolitiques et commerciales. Parmi les PME exportatrices, les plus chevronnées à l'export sont toutefois moins affectées et présentent de meilleures perspectives pour 2025. Elles bénéficient d’une situation de trésorerie plus favorable et sont plus enclines à investir.
- Les PME exportent moins par opportunité que par stratégie. 57 % des exportatrices régulières ont motivé leur décision d’exporter par la recherche de débouchés supplémentaires. Plus d’un quart d’entre elles se sont en revanche lancées à l'exportation pour répondre à une opportunité, sans l'avoir spécifiquement recherché. La diversification des risques a été une incitation pour 22 % d’entre elles.
- Les tensions géopolitiques figurent en tête des risques à l'exportation pour 2025, citées par 42 % des PME prévoyant d'exporter et arrivant en tête quelle que soit la destination des exportations. La concurrence accrue et le durcissement de la politique commerciale complètent le podium, cités par plus d’un quart d’entre elles. Le degré de perception des risques peut varier selon les destinations visées. Le risque de non-paiement apparaît comme le second risque pour les PME prévoyant d’exporter en Afrique. Les PME prévoyant d’exporter en UE uniquement sont quant à elles plus nombreuses à percevoir la faiblesse de la demande comme un risque pour 2025.
1. L’export est un atout majeur pour les PME françaises
77 % des PME exportatrices témoignent de l’impact positif des exportations sur leur activité, dont 37 % un impact positif fort. Cette proportion grimpe à 93 % chez les PME exportatrices régulières (dont 59 % un impact fort). Les bénéfices sont d’autant plus élevés que le degré d’internationalisation est fort. Les bénéfices retirés sont par ailleurs plus importants chez les PME exportant en dehors de l’UE. Parmi les PME rapportant un impact positif des exportations sur leur activité, 74 % jugent ces bénéfices conformes à leurs attentes et 7 % ont été surpris positivement.
2. 31 % des PME ont exporté au cours des cinq dernières années
31 % des PME ont eu une expérience à l’export au cours des cinq dernières années, dans le détail :
- 17 % des PME ont exporté régulièrement sur cette période. Parmi elles, près de la moitié sont fortement exportatrices (e. elles réalisent plus de 25 % de leur chiffre d’affaires – CA - à l’international),
- 14 % ont exporté de manière occasionnelle.
- À l’inverse, 69 % des PME n’ont pas exporté au cours de ces cinq dernières années, dont 56 % jugent que leur type d’activité est non concerné par l’export
Les PME industrielles et celles d'au moins 10 salariés sont davantage tournées vers l'international, avec respectivement 53 % et 37 % de PME ayant exporté au cours des cinq dernières années.
3. 26% de PME comptent exporter en 2025, en hausse par rapport à 2024, mais les montants exportés seraient moins dynamiques
En 2025, 26 % des PME ont l’intention d’exporter, soit 3 points de plus qu’en 2024. L’UE reste de loin la principale destination visée par les exportateurs (83 % d’entre eux), mais 62 % prévoient d’exporter en dehors de l’UE. Les principales destinations visées en dehors de l’UE sont l’Amérique du Nord (26 %) et le continent africain (23 %).
Les PME restent plus nombreuses à anticiper une augmentation de leurs exportations (15 %) qu’une diminution de celles-ci (13 %), mais l’écart s’est réduit sur un an (−6 points).
4. Le ralentissement de l’activité en 2024 impacte aussi bien les PME exportatrices que non-exportatrices mais les exportatrices chevronnées ont une meilleure situation financière et sont plus enclines à investir.
Les indicateurs d’activité s’affichent en recul sur un an quel que soit le degré d’internationalisation des entreprises. Les PME réalisant plus de 5 % de leur CA à l’international, conservent des soldes d’opinion plus élevés. Les PME exportant régulièrement, en particulier hors UE, sont moins affectées. Les PME n’exportant qu’occasionnellement, et qui sont davantage centrées sur le marché unique européen, pâtissent entre autres de la faiblesse de la demande européenne, et en particulier allemande.
Les PME exportant régulièrement présentent une situation financière plus favorable. Le solde d’opinion sur le jugement moyen de la trésorerie au cours des 6 derniers mois y est plus élevé que chez les exportatrices occasionnelles et les non exportatrices, et stable sur un an, quand il se dégrade chez les autres PME. Les PME exportant régulièrement restent par ailleurs plus nombreuses en proportion à réaliser des investissements : 52 % d’entre elles en 2024 contre 43 % pour les exportatrices occasionnelles et 40 % pour les non-exportatrices), même si les montants investis se sont tassés.
Les perspectives pour 2025 sont mieux orientées chez les PME exportatrices, régulières en particulier. Ces dernières sont les seules à afficher un solde d’opinion positif. En particulier, les PME prévoyant d’exporter hors UE sont plus optimistes que celles centrées uniquement sur l’UE (−11 points sur un an à +12 pour les premières, contre −17 points à −3 pour les secondes), à l’exception de celles prévoyant d’exporter en Amérique latine (−22 points).
5. Les PME exportent avant tout pour accroître leurs ventes, mais plus d’un quart se sont lancées à l’export pour répondre à une opportunité
Les PME ayant une expérience à l’exportation se sont ouvertes à l’international en premier lieu pour rechercher des débouchés supplémentaires. C’est particulièrement le cas des PME exportant régulièrement (57 % d’entre elles). L’activité à l’export se justifie également fréquemment par la présentation d’une opportunité qu’elles ont saisi (27 % des PME exportant régulièrement, 40 % de celles n’exportant qu’occasionnellement). 22 % des PME exportant régulièrement motivent par ailleurs leur décision d’exporter par la volonté de diversifier leurs risques.
6. Les tensions géopolitiques apparaissent de loin comme le premier risque à l’exportation pour 2025
Les tensions géopolitiques représentent le premier risque à l’export en 2025, cité par 42 % des PME prévoyant d’exporter, devant le durcissement des politiques commerciales et l’augmentation de la concurrence (cités par respectivement 27 % et 28 % d’entre elles). Les risques sont plus ou moins prononcés selon les destinations ciblées. Les tensions géopolitiques représentent un frein particulièrement puissant au Moyen-Orient (pour 68 % des PME prévoyant d’exporter vers cette zone). Le risque de non-paiement est le deuxième risque cité par les PME comptant exporter en Afrique (34 % d’entre elles). La faiblesse de la demande mondiale est davantage perçue comme un risque par les PME prévoyant exporter uniquement en UE (21 % d’entre elles).
Retrouvez l’enquête complète sur : 26% des PME françaises visent l’export en 2025 malgré le ralentissement de 2024
Condition de réalisation de l’étude
L’étude se base sur les réponses à la 80e enquête semestrielle de conjoncture de Bpifrance Le Lab, réalisée par interrogation de près de 40 000 entreprises de 1 à 249 salariés entre le 11 novembre et le 3 décembre 2024, par voie postale ou numérique. En plus des questions récurrentes, des questions spécifiques sur l’export ont été posées à l’ensemble de l’échantillon. L’analyse de ces questions s’appuie sur 4 906 réponses reçues avant le 3 décembre. Les réponses à ces questions supplémentaires ont été redressées par taille et secteur d’activité.
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