23 juillet 2021

Bpifrance Le Lab présente la 73ème enquête de conjoncture auprès des PME : une étude sur la situation des TPE-PME à mi-2021 et leurs perspectives dans le contexte de levée des restrictions sanitaires 

Paris, le 23 juillet 2021 – La 73ème enquête de conjoncture, réalisée auprès de 6104 entreprises, permet d’évaluer les anticipations de rebond économique des TPE-PME à la sortie du confinement.
  • Les TPE-PME relèvent significativement leurs perspectives d’activité, d’embauche et d’investissement par rapport à la fin d’année dernière. 37 % des dirigeants déclarent que leur entreprise a déjà retrouvé voire dépassé son niveau d’activité d’avant crise. Ils seraient trois-quarts dans ce cas à horizon 2022.
 
  • Les conditions financières restent aisées et la situation de trésorerie solide : 63 % jugent leur trésorerie suffisante pour surmonter la crise et 31 % font part de difficultés mais surmontables. Le large recours aux nombreux dispositifs de soutien publics a donc joué un rôle d’amortisseur important, en particulier le prêt garanti par l’État (PGE), qui reste pour beaucoup à l’état de réserve financière (57 % des bénéficiaires déclarent n’avoir utilisé qu’une minorité du prêt voire ne pas l’avoir touché).
 
  • Le regain d’optimisme est le plus marqué du côté de l’Industrie. Les PME du Tourisme, plus fortement pénalisées par la crise et les restrictions sanitaires jusqu’à aujourd’hui, anticipent une nouvelle correction de leur chiffre d’affaires cette année. Ces dernières affichent néanmoins plus de confiance pour 2022.
 
Pour Philippe Mutricy, Directeur des études de Bpifrance, « Cette enquête montre que les TPE-PME remontent la pente après avoir subi un choc d’ampleur inédit. Leur situation financière a largement été préservée, l’accès au crédit reste très aisé et les carnets de commandes se redressent fortement, ce qui est de très bon augure pour la reprise de l’investissement. D’ici à 2022, les trois quarts des TPE-PME devraient retrouver leur niveau d’activité d’avant crise.»
 
1. La levée progressive des mesures d’endiguement de l’épidémie redonne confiance aux PME, qui relèvent nettement leurs perspectives d’activité, d’embauche et d’investissement
 
Après un début d’année marqué par une activité contrainte par les nombreuses restrictions sanitaires encore à l’œuvre, la levée progressive des mesures d’endiguement de l’épidémie, permise par l’amélioration de la situation sanitaire et l'accélération de la campagne de vaccination, entrainerait un net rebond de l’activité et des embauches des TPE-PME. En moyenne, les dirigeants de TPE-PME tablent sur un chiffre d’affaires en hausse de +2,8 % en 2021, après un net recul de leur chiffre d’affaires en 2020 (évalué à −13,2 % dans l’enquête de novembre dernier). Le solde d’opinion relatif à l’évolution du chiffre d’affaires[1] à la mi-2021 enregistre un rebond de +83 points sur un an et retrouve ainsi son niveau d’avant-crise.
 
En adéquation avec le rebond d’ampleur attendu du côté de l’activité, les dirigeants revoient à la hausse leurs intentions d’embauche en 2021. À +19 à la mi-2021, l’indicateur en solde d’opinion relatif à l’évolution de l’effectif des TPE-PME pour cette année gagne 32 points sur 1 an et regagne ainsi son niveau d’avant-crise. Avec la reprise des embauches, les difficultés de recrutement repartent mécaniquement à la hausse. 75 % des chefs d’entreprise déclarent rencontrer des difficultés de recrutement, dont 35 % des difficultés sévères. Néanmoins, à ce stade, les difficultés reportées restent nettement moindres qu’avant crise pour tous les secteurs sauf la Construction.
 
L’investissement est également attendu en hausse. 44 % des TPE-PME déclarent avoir investi ou prévoient de le faire en 2021, une proportion en hausse de 3 points sur un an. L’indicateur relatif à l’évolution des montants investis se redresse sensiblement, de 30 points sur un an pour s’établir à +4, soit son plus haut niveau depuis 2011. Les freins à l’investissement se sont réduits. La faiblesse de la demande, citée par 46 % des TPE-PME, constitue toujours le principal obstacle à l’investissement mais s’affiche en baisse de 15 points sur un an. Si les contraintes de bilan (niveau de fonds propres, d’endettement) restent globalement contenues malgré la crise, environ 10 % des TPE-PME craignent que leurs niveaux de fonds propres et d’endettement exercent une contrainte pour aborder la reprise.
 
Les TPE-PME de l’ensemble des secteurs et des régions font part d’une amélioration de leurs perspectives d’activité. Celles-ci sont les mieux orientées dans l’Industrie (solde d’opinion à +35, soit 11 points au-delà du niveau d’avant crise). Les TPE-PME du Tourisme, plus fortement pénalisées par la crise et les restrictions sanitaires jusqu’à aujourd’hui, restent les moins optimistes et s’attendent de nouveau à un repli de leur chiffre d’affaires cette année (−11 % en moyenne) malgré une nette amélioration de l’indicateur d’activité (+74 points sur un an). Les TPE-PME des régions Normandie, Pays de la Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Bretagne exposent plus d’optimisme avec une croissance anticipée de leur chiffre d’affaires en 2021 de +5 % en moyenne, tandis que les TPE-PME franciliennes, provençales et de Nouvelle-Aquitaine, régions traditionnellement touristiques et/ou particulièrement touchées par l’épidémie, affichent plus de retenue. Les PME exportatrices et les PME innovantes se montrent plus optimistes quant à l’évolution de leur chiffre d’affaires en 2021 que leurs homologues non-exportatrices ou non-innovantes.
 
2. À horizon 2022, les trois quarts des PME auraient retrouvé leur niveau d’activité d’avant-crise
 
Les chefs d’entreprise se montrent optimistes pour 2022, et ce dans l’ensemble des secteurs. Le solde d’opinion sur l’évolution de l’activité anticipée pour l’année suivante s’est sensiblement redressé (+19 points sur un an à +36 en mai 2021 pour 2022) et celui sur les carnets de commande à venir est au plus haut niveau depuis mai 2007 (+39 points à +18). À horizon 2022, 74 % des TPE-PME auraient renoué avec leur niveau d’activité d’avant crise, parmi lesquelles 46 % l’auraient déjà retrouvé d’ici fin 2021. 10 % tablent sur un retour à la normale plus lointain et 16 % sont dans l’incertitude. Dans le sillage de l’activité attendue dynamique en 2022, les dirigeants se montrent confiants quant à leur capacité à embaucher cette même année.
 
3. Grâce aux dispositifs de soutien public, la trésorerie des PME reste solide en sortie de crise
 
À la mi-2021, la situation de trésorerie des PME poursuit sa nette amélioration. L’indicateur relatif à la situation de trésorerie sur les 6 derniers mois gagne 18 points depuis novembre 2020, atteignant, à 0, son point le plus haut depuis le lancement de l’enquête. À −41, le solde d’opinion reste en revanche nettement en-deçà de sa moyenne de longue période dans le secteur du Tourisme (−26).
 
Près de 2/3 des TPE-PME (63 %) jugent leur trésorerie suffisante en dépit de la crise, une proportion en hausse continue depuis juin 2020 (49 %). 32 % des TPE-PME attestent rencontrer des difficultés de trésorerie (soit la proportion la plus faible depuis le début de la crise), mais 31 % les jugent surmontables. Seuls 1 % des dirigeants jugent insurmontables les difficultés de trésorerie rencontrées dans ce contexte de crise, alors qu’ils étaient encore 5 % en octobre dernier.
 
4. Le PGE reste toujours en grande partie à l’état de réserve financière et le risque de non-remboursement apparaît relativement limité à ce stade
 
Une grande partie des PGE souscrits reste toujours non utilisée. Parmi les PME déclarant avoir souscrit à un PGE (56 % des répondants), 24 % déclarent avoir dépensé la quasi-totalité du prêt contre 20 % en novembre dernier. En revanche, 33 % déclarent l’avoir très peu ou pas du tout mobilisé et 24 % n’ont dépensé qu’une minorité du prêt.
 
Malgré la crise, le risque de crédit attaché au remboursement des PGE apparaît à ce stade relativement limité. Seuls 4 % des répondants craignent de ne pas être en mesure de rembourser leur prêt, une proportion en baisse par rapport à avril[2] et février[3] (resp. 5 % et 8%). À l’opposé, 32 % des PME ayant sollicité ce dispositif envisagent un remboursement au moins partiel dès cette année. 64 % envisagent d’amortir la totalité de leur prêt sur plusieurs années.
 
5. La crise semble avoir joué un rôle d’accélérateur dans la mise en œuvre de certains projets et en premier lieu, la transformation numérique
 
Alors que les restrictions sanitaires ont poussé les entreprises à adapter significativement leur organisation du travail, voire leur offre de produits, les dirigeants ne semblent globalement pas vouloir revenir sur ces changements en sortie de crise, voire prévoient de les accélérer. Plus d’une TPE-PME sur deux (56 %) souhaite ainsi accélérer ou maintenir sa stratégie de transformation numérique en sortie de crise, une proportion en progression de +3 points par rapport à novembre.
 
Retrouvez l’enquête complète ainsi que les analyses sectorielles et régionales sur : https://lelab.bpifrance.fr/enquetes/73eme-enquete-de-conjoncture-pme

 
Condition de réalisation de l’enquête
La 73e enquête semestrielle de conjoncture de Bpifrance Le Lab a été réalisée par interrogation de 31 356 entreprises de 1 à 250 salariés entre le 17 mai et le 15 juin 2021, par voie postale ou numérique. L’analyse s’appuie sur un échantillon de 6 104 réponses reçues avant le 15 juin. En plus des questions récurrentes, plusieurs questions liées spécifiquement à la crise de la Covid-19 ont été posées à l’ensemble de l’échantillon. Les réponses aux questions supplémentaires relatives à l’impact de la crise de la Covid-19 (6 090 réponses à ces questions ont été analysées) ont été redressées par taille et secteur d’activité.
 

[1] Solde d’opinion : différence entre la proportion de répondants ayant exprimé une opinion positive et la proportion de répondants ayant exprimé une opinion négative.

À propos de Bpifrance Le Lab :

Bpifrance Le Lab est un laboratoire d’idées lancé en mars 2014 pour « faire le pont » entre le monde de la recherche et celui de l’entreprise. Le Lab est un « dérouteur » d’idées reçues pour Bpifrance et les dirigeants d’entreprise, de la start-up à l’ETI.

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