Paris, le 15 mai 2018 - Ce sondage vise à recueillir chaque trimestre le sentiment des dirigeants de PME sur la situation et l’évolution de la trésorerie de leur entreprise, les délais de paiement tant clients que fournisseurs, leur accès aux financements et leurs projets d’investissements. Il analyse également les freins au développement de leur activité (manque de débouchés, difficultés de recrutement, fonds propres insuffisants, réglementation, concurrence, …).
Chaque trimestre, une thématique spécifique est analysée en fonction de l’actualité et de l’évolution de l’environnement économique des entreprises.
En apportant, à fréquence élevée, une information sur l’évolution de la situation financière des PME françaises, ce nouveau baromètre complète l’enquête semestrielle de conjoncture auprès des PME, conduite depuis plus de 30 ans par Bpifrance, et l’enquête mensuelle sur les trésoreries des grandes entreprises et des ETI conduite par Rexecode en partenariat avec l’AFTE (Association Française des Trésoriers d’Entreprise). Il interroge sur la perception des freins à la croissance et fournit ainsi un matériau utile à la décision publique. Enfin, en identifiant des leviers d’action pour renforcer la croissance des entreprises, qui sont autant d’acteurs du développement des territoires, cette enquête contribuera à hiérarchiser les priorités des dispositifs de soutien aux entreprises, dont Bpifrance est un des fers de lance.
Philippe Mutricy, Directeur de l'Évaluation, des Études et de la Prospective – Président, fondateur de Bpifrance Le Lab, déclare « Chaque édition trimestrielle de notre baromètre conjoint comportera un focus d’actualité. Nous avons choisi pour cette première édition de nous intéresser aux difficultés de recrutement. Les résultats confirment malheureusement ce que notre étude « Attirer des Talents dans les PME et ETI » révélait, à savoir qu’une PME sur deux connait des difficultés récurrentes de recrutement qui entravent sa croissance. »
Denis Ferrand, Directeur général de Rexecode complète « Notre enquête permet de prendre rapidement le pouls des chefs d’entreprises quant à leurs arbitrages et aux contraintes ainsi qu’aux opportunités qu’ils ont à saisir. Ainsi, par leurs intentions d’investissement qui sont actuellement élevées, les chefs d’entreprise signalent qu’ils font le choix de la croissance. Ce choix est rendu possible par des perspectives favorables de débouchés et par un accès aisé au financement pour l’exploitation comme pour l’investissement. Ce choix vient cependant buter sur des difficultés d’offre dont la première est l’absence d’une main d’œuvre aux qualifications requises pour leur activité. »
Les principaux résultats du baromètre de mai 2018 :
Trésorerie : La trésorerie des PME se dégrade quelque peu depuis six mois. Elle est toutefois attendue en amélioration pour les prochains mois.
Délais de paiement : Les délais de paiement des clients s’allongeraient légèrement tout en restant perçus comme faibles.
Investissement : Le dynamisme de l’investissement des PME est confirmé avec 66% des chefs d’entreprises qui pensent investir cette année. Cet investissement est majoritairement orienté vers la modernisation et le renouvellement d’équipements (respectivement cités par 65% et 73% des PME déclarant investir). Il vise également de plus en plus à répondre aux défis environnementaux (24%) mais aussi à la mise aux normes (36%).
Accès au crédit : Les PME disposent d’un accès jugé aisé au financement, qu’il s’agisse de celui dédié à l’exploitation courante ou au financement de l’investissement.
Freins à la croissance : Les difficultés de recrutement sont plus que jamais perçues comme le principal frein à l’activité, devant le niveau de la concurrence. Elles sont citées par 52% des entreprises interrogées et leur importance ne cesse de croître. A l’inverse, le manque de débouchés n’est un frein que très marginal à la croissance. Le manque de fonds propres ne freine la croissance que pour 24% des PME mais cette proportion s’accroît régulièrement, ce qui pourrait sans doute être lié à l’augmentation générale de leurs investissements.
Focus trimestriel « Les difficultés de recrutement » :
Trois entreprises sur cinq se déclarent confrontées à de telles difficultés. Pour un peu moins de la moitié d’entre elles, elles contraignent le niveau de leur activité. Les difficultés proviennent majoritairement de l’absence de candidatures correspondant aux attentes en matière de qualification des postes à pourvoir ou au manque d’expérience des candidats. L’inadéquation entre salaire demandé et offert ne constitue que le cinquième facteur causal recensé de ces difficultés (cité dans 20% des cas).
Face à ces difficultés, les entreprises agissent de différentes manières. Une majorité d’entre elles (55%) envisagent de modifier leurs processus de recrutement et un peu plus d’un quart d’augmenter les salaires proposés. Elles tentent également de pallier à ces difficultés en faisant appel à des prestataires extérieurs (via l’intérim, la sous-traitance, le travail détaché), en augmentant la polyvalence des salariés en place, en les formant ou en allongeant leur durée de travail ou encore mettant en place des avantages monétaires afin de les fidéliser. Elles modifient en revanche relativement peu leur organisation générale, ce qui passerait par un surcroît d’investissement dans l’automatisation des tâches ou par une nouvelle organisation du travail autour de solutions de mobilité.
Condition de réalisation de l’enquête :
La première édition du baromètre trimestriel Bpifrance – Rexecode, dédié à la Trésorerie, Investissement et Croissance des PME, a été réalisée entre le 10 et le 18 avril 2018, sur la base d’un questionnaire diffusé par voie numérique auprès de PME des secteurs marchands non agricoles, de 1 à 249 salariés et réalisant moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Le questionnaire comportait 10 questions autour des 3 axes :
- Trésorerie, délais de paiement, financement court terme
- Investissement, financement de l’investissement
- Freins à la croissance
Retrouvez l’intégralité de l’étude sur : www.bpifrance-lelab.fr et sur www.coe-rexecode.fr