16 novembre 2020

Baromètre Bpifrance Le Lab et Rexecode : "Trésorerie, Investissement et Croissance des PME/TPE" au quatrième trimestre 2020 et focus d'actualité sur l'impact de la crise de la Covid-19

Des dirigeants de TPE et PME moins optimistes et plus attentistes au quatrième trimestre, en anticipation du durcissement des mesures sanitaires.
 
Interrogées à la fin du mois d’octobre, les TPE et PME voient leurs perspectives se dégrader en anticipation du durcissement des mesures sanitaires, cette dégradation restant à ce stade bien moins marquée qu’au printemps :

  • 50 % des dirigeants de PME/TPE estiment que le niveau de la trésorerie de leur entreprise est suffisant pour pouvoir surmonter la crise, en baisse de 5 points par rapport à septembre mais 20 points au-dessus d’avril)

  • Un regain d’attentisme sur les embauches et les investissements est attendu (48 % des projets d’embauche et 41 % d’investissements maintenus, en baisse de 4 et 10 points par rapport à septembre même si loin du coup de frein d’avril).

Dans ce contexte, les TPE/PME cherchent à adapter leur stratégie financière de même que leur façon de produire. La part des investissements dédiés à l’introduction de nouveaux produits ou services a nettement progressé (49 % vs 37 % fin 2019). La moitié des chefs d’entreprise interrogés indiquent avoir initié une démarche de digitalisation de leur entreprise en premier lieu dans l’organisation de leur relation avec leurs clients. Du côté de la stratégie financière, les chefs d’entreprise interrogés privilégieraient à court et moyen-terme la réduction de leur endettement (selon 47 % d’entre eux) et le renforcement du niveau de liquidité (45 %).

Dégradation de la trésorerie et recul des prévisions d’investissement, après un rebond au trimestre précédent :

Trésorerie : Après un redressement net pendant l’été, la situation de la trésorerie des PME / TPE se dégrade légèrement face à la deuxième vague épidémique et ses conséquences. La situation à fin octobre est cependant bien moins négative qu’au printemps (solde d’opinion à -13 contre -37 fin avril et -9 en septembre). Les PME / TPE anticipent une dégradation dans les 3 prochains mois (solde d’opinion passant de -34 à -40), là encore moins forte qu’au printemps (solde d’opinion à -78).
Investissement : Les intentions d’investissement des PME / TPE ont replongé au 4e trimestre après avoir rebondi au trimestre précédent. Ce ne sont plus que 41 % des dirigeants de PME qui comptent investir cette année contre 53 % un an plus tôt. 48 % (en hausse de 3 points) des chefs d’entreprise déclarent réduire leurs investissements en 2020 par rapport à l’an dernier. Si les besoins de renouvellement et/ou de modernisation des équipements constituent toujours le principal motif de dépenses, la part des investissements consacrés à l’introduction de nouveaux produits/services a nettement progressé (49 % contre 37 % à 40% en 2018-2019), signalant possiblement les besoins d’adaptations des PME au contexte sanitaire.
Accès au crédit : Les conditions d’accès au crédit restent aisées en particulier en ce qui concerne le financement de l’exploitation courante pour lequel seuls 13 % des dirigeants de PME / TPE déclarent rencontrer des difficultés d’accès. Il s’agit de la proportion la plus faible depuis le lancement de notre enquête. 17 % des entreprises ont pour leur part rencontré des difficultés pour financer leurs investissements, proche du niveau de 2019 (15 %).
Freins à la croissance : Les contraintes de demande continuent de reléguer au second plan les difficultés de recrutement en tant que principal frein à la croissance des PME / TPE. 60 % des dirigeants citent les perspectives de demande dégradées comme un frein. Après les difficultés de recrutement, le manque actuel de débouchés est le 3e frein le plus souvent cité. Le poids de la concurrence est stable sur ce trimestre par rapport au précédent. Le niveau des fonds propres est perçu comme un frein à l’activité pour 18 % des chefs d’entreprise, inférieur au niveau de 2019 (21 %).

Focus trimestriel « Les PME/TPE et les suites de la crise sanitaire » :

La part des TPE/PME anticipant une baisse de leur chiffre d’affaires en 2020 recule de 4 points par rapport à septembre (79 % vs 83 %). Cependant, la part de ceux qui envisagent désormais un retour rapide de leur activité à la normale est en baisse par rapport au trimestre précédent (43 % contre 50 %), en lien avec les nouvelles mesures anticipées pour faire face à la deuxième vague épidémique. Malgré tout, 50 % estiment désormais disposer de la trésorerie nécessaire pour surmonter la crise (ils n’étaient que 30 % dans ce cas en avril, mais 55 % en septembre). 5 % jugent leurs difficultés de trésorerie insurmontables (contre 3 % en septembre) et 4 % anticipent une liquidation (stable).
Le durcissement des mesures sanitaires conduit à un regain d’attentisme sur l’emploi et l’investissement. La proportion d’entreprises qui déclarent avoir maintenu les projets d’investissement ou d’embauches qu’elles avaient avant la crise a diminué de 10 et 4 points respectivement par rapport à notre précédente enquête réalisée début septembre, pour revenir à peu près au niveau de juin (encore au- dessus pour les perspectives d’embauche). 24 % annuleraient leurs projets d’investissement purement et simplement (17 % en septembre) tandis que 35 % des PME et TPE les reporteraient (38 % formulaient cette anticipation en septembre). Les chefs d’entreprise interrogés envisagent de privilégier une stratégie financière à court et moyen-terme de réduction de leur endettement (selon 47 % d’entre eux) et de renforcement du niveau de liquidité de leur entreprise (45 %).
Interrogés sur leur stratégie de moyen-long terme, 50 % des chefs d’entreprise interrogés indiquent avoir initié une démarche de digitalisation de leur entreprise en premier lieu dans l’organisation de leur relation avec leurs clients.         20 % envisagent une telle démarche à plus ou moins brève échéance mais sans l’avoir déclenchée tandis que 30 % ne se sentent pas concernés ou sans position définie. Sur le volet environnemental, 54 % des chefs d’entreprise se déclarent peu ou pas concerné par les enjeux de résilience de leur entreprise face au changement climatique. Plus de la moitié de ceux qui se sentent concernés par ces enjeux prévoit de développer des produits et services plus « verts ».

Conditions de réalisation de l’enquête :

Afin de mieux connaître la situation des TPE et PME en matière de trésorerie, de projets d’investissement et d’accès au crédit, Bpifrance Le Lab et Rexecode ont noué un partenariat qui se décline dans un sondage trimestriel conduit auprès des chefs d’entreprise.
Cette dixième édition publique du Baromètre trimestriel Bpifrance – Rexecode, dédié à la Trésorerie, l’Investissement et la Croissance des TPE et PME, a été réalisée entre le 21 et le 30 octobre 2020, sur la base d’un questionnaire diffusé par voie numérique auprès de près de 1 833 PME/TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à 249 salariés et réalisant moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Au total, 52 entreprises ont répondu après l’annonce du 2ème confinement, soit 9 % de l’échantillon (entre le 29 et le 30 octobre 2020). Les réponses de 577 PME ont été traitées dans l’analyse récurrente et celles de 548 PME ont été traitées et redressées par taille d’effectif et secteur d’activité dans l’interrogation thématique.
Le questionnaire comportait 10 questions autour des 3 axes : Trésorerie, délais de paiement, financement court terme/Investissement, financement de l’investissement/Freins à la croissance. Il était complété par une interrogation thématique portant sur l’impact de la crise de la Covid-19 sur les PME/TPE.
Retrouvez l’intégralité de l’étude sur : bpifrance-lelab.fr et sur rexecode.fr

À propos de Bpifrance Le Lab :

Bpifrance Le Lab est un laboratoire d’idées lancé en mars 2014 pour « faire le pont » entre le monde de la recherche et celui de l’entreprise. Le Lab est un « dérouteur » d’idées reçues pour Bpifrance et les dirigeants d’entreprise, de la start-up à l’ETI.

Bpifrance Le Lab décrypte les déterminants de la croissance et éclaire les chefs d’entreprise dans un monde de ruptures à la fois économiques, sociétales et environnementales, avec deux finalités :

- participer à l’amélioration des pratiques de financement et d’accompagnement de Bpifrance ;

- stimuler la réflexion stratégique des dirigeants et favoriser la croissance de leur entreprise.

Bpifrance Le Lab s’est doté de sa propre gouvernance, avec un Conseil d’orientation composé de 19 personnalités interdisciplinaires et présidé par Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance.

Suivez nous sur Twitter : @BpifranceLeLab – @bpifrance – @BpifrancePresse – www.bpifrance-lelab.frwww.bpifrance.fr

 

A propos de Rexecode

Rexecode : l’analyse économique au service des entreprises et du débat de politique économique.

Fondé en 1957, Rexecode est le premier centre de recherche macroéconomique français proche des entreprises. Son financement est assuré par ses 70 adhérents ou clients (entreprises, institutions financières, organisations professionnelles…) issus de secteurs et domaines variés, garantissant l’indépendance des analyses de Rexecode. L’équipe de Rexecode assure une double mission. (1) Elle accompagne les entreprises dans la compréhension de leur environnement économique par la veille conjoncturelle et les prévisions macroéconomiques mondiales. (2) Elle participe activement au débat de politique économique en France, notamment sur les moyens de renforcer la croissance et la compétitivité du système productif.

Rexecode - 29, avenue Hoche, 75008 Paris – Tél. : +33 (0)1 89 20 89 - www.rexecode.fr

Photo-siege-2.png