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Baromètre Bpifrance Le Lab - Rexecode « Trésorerie, Investissement et Croissance des PME/TPE » du 1er trimestre 2024 : Léger mieux sur la trésorerie et les conditions de financement, préoccupations accrues pour la demande et l’investissement

27 Février 2024

Temps de lecture : 8min

Paris, le 27 février 2024 – Bpifrance Le Lab et Rexecode présentent le baromètre « Trésorerie, Investissement et Croissance des PME / TPE » du 1er trimestre 2024, comportant un focus d’actualité consacré au contexte inflationniste, aux évolutions d’échelles salariales consécutives aux hausses automatiques du SMIC et aux freins à la progression salariale.

  • La situation de trésorerie des entreprises s’améliore très légèrement ce trimestre, alors que les délais de paiement des clients, qui s’étaient fortement allongés courant 2023, sont en recul. De plus, les conditions de financement se détendent légèrement en ce début d’année, tant du côté de la trésorerie courante que des investissements.
  • Les contraintes de demande sont en revanche de plus en plus puissantes, tandis que celles relatives à la production se relâchent. La faiblesse de la demande, actuelle et future, contraint l’activité d’une PME / TPE sur deux, se plaçant en tête des préoccupations des dirigeants devant les difficultés de recrutement. Les tensions sur les approvisionnements continuent de s’atténuer, elles affectent significativement l’activité de 25 % des PME / TPE (−5 points).
  • Dans ce contexte, les PME / TPE prévoient de ralentir nettement leurs dépenses d’investissement en 2024. 51 % d’entre elles ont l’intention d’investir cette année – contre 56 % il y a un an pour 2023, et l’indicateur relatif à l’évolution des montants investis recule de 7 points ce trimestre.
  • Malgré une dynamique d’investissement qui s’affaiblit, le motif environnemental se renforce et semble devenir un motif « structurel » pour investir : c’est le cas de 47 % des PME / TPE ayant l’intention d’investir cette année, une proportion en hausse quasi-continue depuis 3 ans.
  • Les augmentations de prix et de salaires seraient moins fortes en 2024 qu’en 2023. La croissance moyenne des salaires (+2,6 % après +3,4 % en 2023) resterait supérieure à celles des prix de vente (+1,2 % après +2,5 % en 2023). Dans ce contexte, 42 % des PME / TPE anticipent une réduction de leur marge nette cette année.
  • Le contexte inflationniste de ces dernières années a par ailleurs un impact sur les échelles de salaires au sein des PME / TPE : 49 % d’entre elles sont concernées par l’effet des hausses automatiques du SMIC en lien avec l’évolution de l’inflation sur leurs grilles salariales. 22 % ont déjà mis en place ou comptent mettre en place dès 2024 des mesures de revalorisation pour en limiter voire annuler l’impact.
  • Les dirigeants employant des collaborateurs dont les salaires sont proches du SMIC (49 % du total des répondants) se sentent par ailleurs souvent contraints dans les augmentations qu’ils souhaitent accorder, pour plus des deux-tiers d’entre eux (soit 34 % de l’échantillon total). Lorsqu’ils sont interrogés sur les principaux freins à la revalorisation des salaires de leurs collaborateurs, plus de la moitié des dirigeants dont les salaires sont proches du SMIC identifient le manque de marges financières de l’entreprise comme raison principale, à égalité avec la hausse du coût du travail liée à la perte d’allègements de cotisations patronales. 18 % (8 % de l’échantillon) ont déjà été confrontés à un refus de promotion, de formation ou de nouvelles responsabilités par un collaborateur, dont seulement 3 % de manière régulière.
  • Finalement, le tiers des dirigeants de PME / TPE a déjà été confronté à des situations de « trappes à bas salaires », et la moitié d’entre eux (17 % de l’échantillon total) estime que celle-ci représente un frein pour la croissance de leur entreprise.

 

  1. La situation de trésorerie des dirigeants se détend légèrement début 2024 et les conditions de financement restent confortables. Les PME et TPE comptent néanmoins ralentir leurs dépenses d’investissement en 2024, alors que les contraintes de demande sont de plus en plus pressantes.

 

Trésorerie : Tous les indicateurs sur la situation de trésorerie des PME / TPE sont en très légère amélioration. Les jugements sur la situation actuelle de trésorerie et les évolutions récentes et futures augmentent tous d’un point sur le trimestre. Après trois trimestres consécutifs de hausse, les délais de paiement des clients se sont réduits ce trimestre, plus fortement que ceux relatifs aux fournisseurs, permettant une amélioration du « solde commercial » subi par les PME / TPE.

Investissement : L’investissement est attendu en net ralentissement en 2024. 51 % des dirigeants ont investi ou comptent investir cette année, une proportion en nette baisse sur un an (56 % prévoyaient des investissements pour 2023 il y a un an). Alors que la dynamique d’investissement s’essouffle, de plus en plus de PME citent le motif environnemental comme destination de leurs dépenses d’investissement. 47 % des dirigeants des PME / TPE l’invoquent, un plus haut depuis le lancement de l’enquête début 2017.

Accès au crédit : La part des dirigeants de PME / TPE qui font part de difficultés d’accès au crédit pour financer leur exploitation courante s’infléchit légèrement (à 21 %, soit −1 point sur le trimestre). La proportion de ceux qui en rencontrent pour financer leurs dépenses d’investissement recule également, à 18 % (−3 points après +3 points au trimestre précédent).

Freins à la croissance : Les inquiétudes relatives à la demande (actuelle ou future) progressent à nouveau ce trimestre et concernent désormais la moitié des dirigeants. Elles passent ainsi en tête de leurs préoccupations, devant les difficultés de recrutement, une première depuis 2017 (hors période Covid). Les difficultés de recrutement sont en effet nettement moins citées comme frein à la croissance qu’en octobre dernier (par 47 % des dirigeants, soit −6 points) et sont bien moins prégnantes qu’avant crise sanitaire (55 % en moyenne en 2019). Les coûts et prix trop élevés sont un frein un peu moins important ce trimestre (cités par 32 % des dirigeants soit −3 points sur le trimestre et −9 points sur un an). Les tensions sur les approvisionnements (prix, délais de livraison, etc.) s’atténuent et affectent significativement l’activité du quart des PME / TPE (−5 points).

 

  1. Les hausses de prix et de salaires sont attendues moins fortes cette année, confirmant la désinflation en cours au niveau macroéconomique.

Les PME / TPE sont moins nombreuses qu’en 2023 à prévoir d’augmenter leurs prix de vente (36 % après 50 %) et les salaires de leurs collaborateurs (64 % après 72 %). Elles anticipent une hausse de +1,2 % de leurs prix de vente en moyenne (après +2,5 % en 2023), soit une croissance plus faible que celle des salaires (+2,6 % prévu pour 2024 après +3,4 % en 2023).

Dans ce contexte, 42 % des PME / TPE s’attendent à une réduction de leur marge nette cette année (elles étaient 41 % en 2023). 29 % anticipent une légère baisse et 13 % une franche baisse. 17 % des entreprises prévoient à l’inverse une amélioration de leur marge nette en 2024, et 41 % une stabilisation de celle-ci.

 

  1. Près de la moitié des PME / TPE sont confrontés à l’impact des hausses automatiques du SMIC en lien avec l’inflation sur les échelles de salaires en 2023. Ceux-ci se sentent par ailleurs souvent contraints dans les augmentations qu’ils souhaitent accorder.

49 % des PME / TPE répondantes sont concernées par les effets des revalorisations successives du SMIC sur les salaires de leurs collaborateurs. Dans le détail, 15 % des dirigeants ont entrepris des mesures de revalorisation immédiate pour éviter l’impact sur les échelles de salaires des collaborateurs. Plus du tiers (34 %) ont à l’inverse constaté un tassement des grilles salariales en 2023, c’est-à-dire un rattrapage des salaires par le SMIC (dont 15 % pour une majorité de collaborateurs) ; parmi eux, 22 % envisagent des revalorisations salariales dès 2024 permettant un rattrapage total (13 %) ou partiel (9 %) des hausses de SMIC.

Plus des deux-tiers des dirigeants de PME / TPE qui emploient des salariés au voisinage du SMIC (soit 34 % de l’ensemble des PME / TPE) déclarent avoir déjà restreint ou s’être sentis limités dans les augmentations salariales de ces derniers – 35 % l’ont fait de manière régulière, 33 % ponctuellement. Les deux principales raisons identifiées sont le manque de marges financières de l’entreprise et la hausse du coût du travail liée à la perte d’allègements de cotisations patronales, citées toutes deux par 54 % d’entre eux.

18 % des dirigeants de PME / TPE qui emploient des salariés au voisinage du SMIC (soit 8 % de l’ensemble des PME / TPE) ont déjà été confrontés à un refus de promotion, de formation ou de nouvelles responsabilités par un collaborateur dont le salaire est proche du SMIC, dont seulement 3 % de manière régulière. La principale raison identifiée est la perte d’aides publiques et/ou la hausse d’imposition sous l’effet de la hausse de salaire proposée.

Au total, 34 % des entreprises font état de situations de trappes à bas salaires, c’est-à-dire où la revalorisation de collaborateurs dont les salaires se situent à des niveaux proches du SMIC est freinée en raison de facteurs propres aux dirigeants et/ou aux salariés. 54 % d’entre elles estiment que ces trappes à bas salaires représentent un frein pour la croissance de leur entreprise : 15 % estiment que ce frein est important, 19 % qu’il est plutôt d’impact modéré et 21 % qu’il est mineur.

 

Retrouvez l’intégralité de l’étude sur

https://lelab.bpifrance.fr/barometretpepme2024t1 et sur rexecode.fr

 

Condition de réalisation de l’étude

Afin de mieux connaître la situation des PME et TPE en matière de trésorerie, de projets d’investissement et d’accès au crédit, Bpifrance Le Lab et Rexecode ont noué un partenariat qui se décline dans un sondage trimestriel conduit auprès des chefs d’entreprise.

Cette vingt-quatrième édition publique du Baromètre trimestriel Bpifrance – Rexecode, dédié à la Trésorerie, l’Investissement et la Croissance des PME et TPE, a été réalisée du 5 au 14 février 2024, sur la base d’un questionnaire diffusé par voie numérique auprès de 3 312 PME / TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à 249 salariés et réalisant moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les réponses de 1016 PME / TPE ont été traitées dans l’analyse récurrente et celles de 1006 PME / TPE ont été traitées et redressées par taille d’effectif et secteur d’activité dans les interrogations thématiques et dans les questions relatives aux difficultés d’approvisionnement.

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