Paris, le 16 avril 2025 - Le salon Go Entrepreneurs qui s’est tenu à Paris les 9 et 10 avril 2025 a été l’occasion de mettre en lumière l’importance du Fonds de Cohésion Sociale dans le soutien à la création d’entreprise par les publics les plus fragiles, de plus en plus nombreux à souhaiter se lancer dans l’entrepreneuriat.
Une très forte dynamique entrepreneuriale en France
En 2024, le nombre de créations d’entreprise en France a battu un nouveau record avec plus de 1,1 M de créations (soit 6% de plus qu’en 2023). Cette forte dynamique entrepreneuriale touche l’ensemble de la société y compris les personnes économiquement les plus fragiles. L’indice entrepreneurial français[1] produit par Bpifrance en 2023 montre ainsi que l’implication entrepreneuriale des demandeurs d’emploi est comparable à celle de l’ensemble de la population active (4 demandeurs d’emploi sur 10 participent à la chaîne entrepreneuriale, soit autant que chez les actifs). Il ressort de cette enquête qu’ils sont cependant plus jeunes, moins diplômés et de condition sociale plus modeste.
Par ailleurs on constate également que chez les demandeurs d’emploi si l’appétence entrepreneuriale est élevée le passage à l’acte est plus difficile. On retrouve donc sur ce segment spécifique de population plus d’intentionnistes et moins de créateurs et de chefs d’entreprise, le principal frein identifié étant l’insuffisance de revenu ou des revenus trop instables.
Ainsi malgré un intérêt croissant, la création d'entreprise reste plus difficile pour les populations les plus fragiles faute de financement, de conseils et de réseau.
Le fonds de cohésion sociale mis en place par l’Etat joue dans ce contexte un rôle majeur pour favoriser l’inclusion économique et sociale.
La situation financière précaire d’un grand nombre de personnes ou foyers constitue un handicap durable à leur insertion sociale et professionnelle. C’est pour répondre à ces situations qu’a été institué en 2005 le Fonds de Cohésion Sociale (FCS), destiné à « garantir à des fins sociales des prêts à des personnes physiques ou morales et des prêts à des demandeurs d’emploi ou titulaires de minima sociaux créant leur entreprise » (Loi du 18 Janvier 2005). En pratique, les prêts garantis par le FCS sont des microcrédits personnels ou des microcrédits professionnels ou des prêts d’honneur.
En alliant un accompagnement des publics et des instruments financiers tels que la garantie de prêts, les prêts d’honneur ou encore les microcrédits, qui offrent des ressources financières indispensables pour lancer et développer des projets entrepreneuriaux, le FCS présente un bouquet de solutions permettant de répondre aux besoins des publics éloignés de l’emploi ou précaires. Ces financements permettent de surmonter les obstacles économiques initiaux, favorisant ainsi l'autonomie des créateurs, voire permettent la croissance des entreprises.
La garantie du FCS facilite ainsi la demande de prêt en couvrant de perte finale de l’organisme financier. Elle garantit également les prêts d’honneurs solidaires permettant de renforcer les fonds propres de l’entreprise crée. De plus, la garantie du FCS limite ou exclut la prise de cautions personnelles afin de mieux protéger les porteurs de projets.
Ses bénéficiaires sont systématiquement accompagnés par des réseaux, partenaires du FCS, pour évaluer le projet à financer, au regard de leur insertion professionnelle ou sociale, leur situation budgétaire, leur capacité de remboursement ou l’ouverture aux droits sociaux. L'association d'un accès facilité au financement et d'un accompagnement augmente considérablement les perspectives de réussite des projets entrepreneuriaux.
En complément du microcrédit professionnel permettant la reprise ou la création d’entreprises, le FCS garantit également le microcrédit personnel visant à favoriser l’insertion sociale ou professionnelle du demandeur et faciliter son retour à l’emploi (par exemple : financement d’une solution de mobilité, d’une formation…). Il constitue ainsi tant une réponse au besoin de développement d’activités économiques qu’une contribution à la réinsertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté.
En 2023, dans un contexte de forte inflation, le Fonds de Cohésion Sociale a pleinement joué son rôle de dispositif pivot dans l’accès au financement pour plus de 53 000 personnes en situation de fragilité en soutenant activement la réinsertion bancaire et sociale. Il a permis d’accorder un total de plus de 333 M€ de garanties rendant possible l’accès à 514M€ de financements.
38 M€ de dotations du Ministère du Travail et de l’Emploi et de réserves du FCS ont été mobilisées soit un effet de levier de 13.3 sur les prêts.[2]
Entre 2011 et 2023, le Fonds de Cohésion Sociale a répondu aux défis économiques posés par les crises sanitaires et économiques et a fortement contribué au dynamisme entrepreneurial en soutenant près de 600 000 personnes.
Il a accordé des garanties pour 3 milliards d'euros, représentant près de 5 milliards d'euros de microcrédits pour la création, la reprise et le développement d'entreprises, ainsi que pour soutenir la réinsertion bancaire et sociale des personnes en situation de fragilité.
Reconnu comme une voie d’inclusion économique et sociale efficace, le FCS joue définitivement un rôle majeur dans les politiques publiques de l’emploi, avec un fort levier et un faible coût pour la société.
« De plus en plus de demandeurs d’emploi choisissent de s’insérer dans le monde du travail par la voie de l’entreprenariat. L’Etat soutient la création d’entreprise en particulier des personnes les plus éloignées de l’emploi, à travers le Fond de cohésion sociale, qui permet, chaque année, de garantir des prêts à plusieurs dizaines de milliers de futurs créateurs d’entreprise, habituellement exclus du système bancaire. Il le fait en soutenant des programmes et des actions d’accompagnement de ces futurs dirigeants. Le Ministère du Travail et de l’Emploi est pleinement impliqué avec les acteurs du micro-crédit et Bpifrance afin de favoriser le développement de l’emploi et de l’activité de tous types et partout en France. » rappelle Agnès Panossyan-Bouvet Ministre chargée du travail et de l’emploi.
Une très forte mobilisation des acteurs présents sur l’ensemble du territoire pour favoriser les réussites entrepreneuriales dans toutes leur diversité
Géré par Bpifrance au nom et pour le compte de l’Etat, le Fonds de Cohésion Sociale se déploie grâce à la très forte mobilisation des acteurs du financement et de l’accompagnement partenaires.
France Active propose ainsi au titre du microcrédit :
- des garanties d’emprunt bancaire via les fonds de garantie « Loi Galland » dotés à parité par le Fonds de Cohésion Sociale et les Régions, et via le fonds de garantie pour l’entrepreneuriat féminin et l’insertion (FOGEFI) ;
- des garanties de portefeuille aux acteurs de microcrédit professionnel, en mobilisant le FOGEFI[3].
Principal acteur du micro-crédit en France, l’Adie propose un financement adapté aux micro-entrepreneurs dont le projet n’a pas accès au crédit bancaire traditionnel. D’un montant allant jusqu’à 17 000 euros et d’une durée de 48 mois maximum, il permet de financer tout type de besoin : achat de matériel, stock, trésorerie, véhicule, etc. Le microcrédit professionnel va de pair avec un accompagnement personnalisé et adapté à toutes les étapes du prêt avec les conseillers et les bénévoles de l’association.
Mis en place par Bpifrance via une plateforme digitale, les Prêts d’Honneur Solidaires (d’un montant allant de 1 000 à 8 000 €, sur une durée de 1 à 5 ans sans sureté, ni frais) sont principalement distribués par les réseaux Initiative France, ADIE, France Active, BGE, Institut du Micro-crédit et sont systématiquement couplés à de l’accompagnement et à des prêts bancaires.
Enfin l’ADIE, ainsi que d’autres réseaux associatifs tels que Le Secours Catholique, Créasol, les UNAF, Crésus contribuent au déploiement du microcrédit personnel.
L’ensemble de ces acteurs associatifs, présents sur l’ensemble du territoire y compris en Outre-Mer, assurent grâce au soutien du Fonds de Cohésion Sociale, un accès réel des publics les plus fragiles aux solutions de financement et d’accompagnement de leurs projets entrepreneuriaux.
Pour Anne Le Lorier, Présidente du Comité d’Orientation et de Suivi de l’Emploi des Fonds, « le microcrédit a fait la preuve de son utilité et de son efficacité au service de l’inclusion sociale et de l’égalité des chances dans le domaine économique et entrepreneurial. Je forme des vœux pour que l’engagement de tous les membres du COSEF -l’Etat, les Régions, les acteurs de l’octroi des microcrédits et des prêts d’honneur, les associations- se poursuive et se renforce dans une conjoncture économique devenue plus difficile. »
[1] L’indice entrepreneurial français (IEF) est une mesure de l'engagement entrepreneurial en France. Réalisée par l’IFOP pour le compte de l’Observatoire de la création d’entreprise de Bpifrance Création, l'enquête nationale, menée auprès de 5 500 personnes représentatives de la population française de plus de 18 ans, révèle que 32 % des Français participent désormais à la chaîne entrepreneuriale. Pour faire partie de cette chaîne, il faut être soit chef d'entreprise, soit ex-chef d'entreprise, soit intentionniste (ceux qui pensent créer une entreprise un jour), soit porteur de projet (ceux qui ont commencé les démarches de création ou dont l'entreprise vient d'être créée).
[2] Retrouver en annexe le Rapport d’activité 2023 du Fonds de cohésion sociale
[3] Le FOGEFI, intervient principalement sur quatre champs d’intervention :
- la garantie bancaire pour les prêts à la création ou la reprise d’entreprises par les femmes éloignées de l’emploi ou en situation de précarité;
- la garantie de prêts bancaires et extra bancaires à destination des demandeurs d’emploi et des personnes en difficulté d’insertion professionnelle ou en situation de précarité;
- la garantie de prêts en faveur des entreprises sociales et solidaires;
- la garantie bancaire en faveur des territoires fragiles (quartiers prioritaires, zones de revitalisation rurale, outre-mer).