France Digitale, Bpifrance Le Hub et le Mouvement Impact France ont travaillé ensemble pour réaliser cette année la 5^ème édition du mapping des startups françaises à impact, révélé le 9 avril à l’occasion de l’événement Go Entrepreneurs. En moins de deux ans, l’écosystème a grandi : +10% de startups à impact, +7% d’emplois créés sur le territoire, +8% de fonds levés. Surtout, les startups ont démontré leur robustesse, gagnant en maturité commerciale, et visant désormais l’internationalisation. Un bon signe, preuve, s’il en faut, que les solutions des entreprises répondant aux ODD ont un bel avenir devant elles et ce en dépit du contexte international de réduction des ambitions environnementales et sociétales !

Un écosystème dynamique avec une croissance à deux chiffres

Avec 1261 startups identifiées par le mapping - contre 1142 en 2023, le nombre de startups à impact en France est en croissance de près de 10% en moins de deux ans.

Le secteur le plus représenté est celui de l’économie circulaire, qui se hisse en première position cette année avec 13,5% des startups (vs. 12% l’an dernier), porté par exemple par Néolithe qui transforme les déchets non-recyclables en pierres utilisables dans le secteur du BTP, ou encore Certideal, acteur du reconditionnement des téléphones et ordinateurs en France. Suivent ensuite le secteur de l’énergie (11,3%) avec des entreprises comme Qotto, qui conçoit et installe des systèmes solaires dans des zones rurales et péri-urbaines en Afrique Sub Saharienne, ou Energypool, qui propose de la modulation électrique en milieu industriel, l’agriculture (10,8%) avec Sencrop, qui crée des stations météorologiques connectées pour de l’agriculture de précision ou encore Elzeard, qui permet d’optimiser la planification et la gestion des cultures végétales diversifiées, la mobilité (10,3%) avec Matawan, qui simplifie les déplacements du quotidien en connectant le transport collectif à tous les modes de mobilité, et l’industrie (7,3%) avec Fairmat, qui produit des composites carbone à faible impact environnemental à partir de matériaux recyclés pour l’électronique, l'énergie ou la mobilité, ou encore Lactips, qui fabrique un polymère sans plastique, biosourcé et biodégradable en alternative aux emballages actuels.

Les startups répondent, en priorité, aux objectifs de développement durable visant à lutter contre le changement climatique (25%), à tendre vers une consommation et une production responsable (24%), à avoir des villes et communautés durables (12%), à construire des infrastructures résilientes et innovantes (10%) et à réduire les inégalités (9%).

La croissance de l’écosystème a un impact direct sur la création d’emploi : ces entreprises emploient près de 34 200 personnes (soit +7% par rapport à 2023), avec 27 employés en moyenne par startup.

Cette création d’emploi bénéficie à tout le territoire : 57% de startups ont leur siège social hors de l’Ile-de-France, les régions les plus dynamiques étant la région Rhône-Alpes (12%), suivie de l’Occitanie (7,9%), la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (7,4%) et la Nouvelle-Aquitaine (6,5%).

Le ralentissement des levées de fonds au cours des derniers mois a eu un effet limité pour les startups à impact : elles ont levé près de 10,8 milliards d’euros au total depuis leur création. C’est 8% de plus qu’en 2023. Si l’on y regarde de plus près :

• 23% des startups ont levé moins de 1M€,
• 26% ont levé entre 1 et 5M€
• 8% ont levé entre 5 et 10M€
• 11% ont levé entre 10 et 50M€
• 2% ont levé plus de 50M€
• et 30% des startups sont auto-financées.

Des startups matures avec des ambitions de croissance forte

Nouveauté du mapping 2025, la mesure de la maturité des solutions déployées par les startups. Les constats sont sans appel : l’écosystème des startups à impact est mature, preuve que les produits ou technologies ont su trouver satisfaction auprès des utilisateurs. Ainsi, 54% sont en phase de production déjà standardisée et déployée chez plusieurs clients. 18% déploient même déjà leurs solutions à l’international, comme c’est le cas par exemple d’Implicty, leader de la télésurveillance des patients porteurs de prothèses cardiaques implantables et insuffisants cardiaques, ou encore d’Iadys, dont les robots collectent les déchets flottants et les hydrocarbures à la surface de l'eau.

L’écosystème est en plein dynamisme, et regorge de solutions prometteuses : 24% des startups interrogées sont encore en phase de pré-commercialisation, autour de la démonstration de la tech en conditions réelles, la réalisation de POC, et 4% sont en phase de prototypage et de réalisation de premiers tests produits. C’est le cas par exemple de Dioxycle, qui développe des technologies pour convertir le CO2 industriel en produits chimiques, ou encore Woodlight, qui développe des plantes bioluminescentes pour éclairer de manière naturelle et durable.

Les startups affichent des ambitions de croissance fortes, avec différentes stratégies pour y parvenir :

• 35% souhaitent conclure des partenariats ou des coopérations pour grandir ;
• 23% visent des relais de croissance à l’international alors que 17% priorisent l’essaimage national ;
• 30% priorisent la croissance interne et 9% la croissance externe.

« Malgré le contexte économique et politique actuel, ce mapping nous démontre que ce n’est pas le moment de déprioriser l’impact dans la stratégie des entreprises et des investisseurs. D’abord parce que la lutte contre le changement climatique est un volet essentiel dans une économie visant à être plus géostratégique. Ensuite parce que les startups françaises à impact démontrent, par leur capacité d’adoption de leurs produits et le taux de satisfaction de leurs utilisateurs, qu’elles ont un rôle à jouer dans l’économie et la réalisation des ODD, notamment sur le volet diversité/inclusion. » déclare Maya Noël, directrice générale de France Digitale.

« Avec cette deuxième édition du Mapping Impact, nous constatons, aux côtés de France Digitale et du Mouvement Impact France, que les entrepreneurs ont véritablement pris en main les défis liés à l’impact. Cette tendance ne s’est pas seulement confirmée depuis 2023, elle s’est accélérée.  En effet, cette nouvelle étude révèle la structuration d’un écosystème solide, porté par l’évolution des habitudes de consommation et l’urgence des enjeux sociaux et environnementaux, ainsi que par la maturité des solutions portées par ces startups. » complète Paul-François Fournier, directeur exécutif en charge de l’Innovation chez Bpifrance.

« Ce mapping 2025 révèle la remarquable maturité des startups à impact, qui non seulement trouvent leur marché, mais affichent aussi des ambitions d'internationalisation dans un contexte économique pourtant difficile. Chez Impact France, nous y voyons un signal d'avenir positif et considérons ce dynamisme comme un indicateur clé de leur potentiel de croissance et de leur rôle clé dans l'économie, aujourd'hui comme demain. Dans cette optique, pérenniser et renforcer les mécanismes de financement de l'innovation écologique et sociale sera déterminant pour assurer leur développement et leur contribution durable à l'économie. Nous sommes fiers de soutenir ces entreprises et de contribuer à leur succès. » ajoute Caroline Neyron, directrice générale du Mouvement Impact France.

Découvrez le mapping complet :

https://mapping-startups-impact.fr/2025

Méthodologie du mapping Impact

Réalisé sur la base d’un appel à candidatures mené au 2e semestre 2024, ce mapping vise à proposer une vision claire des startups à impact positif en France. Les informations qui y figurent sont tirées pour la plupart d’un questionnaire et sont donc déclaratives. Dans un souci d’exhaustivité, la liste a été complétée grâce aux bases propriétaires des trois partenaires et la complétion d’informations manquantes sur la base d’enquêtes directes et de sources publiques (Crunchbase, Dealroom).

Pour cette édition, une attention particulière a été portée à la sélection et la notation des startups notamment grâce à une évaluation individuelle de chaque projet sur la base des critères d’impact, de scalabilité et d’innovation réalisée par les trois organisations pour valoriser particulièrement les champions plus innovants dans l’impact.

Critères spécifiques :

• Date de création : Seules les entreprises fondées à partir de 2010 ont été incluses.
• Statut de Cotation et d’indépendance : sociétés non cotées en bourse ou n’ayant pas été rachetées.
• Siège social : entreprises basées en France.
• Exclusions spécifiques : job boards, entreprises de formation professionnelle classique, les Digital Native Vertical Brands (DNVB) externalisées ainsi que les sociétés de prestation de services et de conseil, associations.